Critique PS5 – Soul Hackers 2 – Test PS5

Si l’on associe Atlus aux RPG et surtout JRPG (jeu de rôle japonais), c’est avant tout grâce à la série Persona. Mais Persona est d’abord un spin-off comme Better Call Saul est un spin-off de Breaking Bad ou comme les Minions est un spin-off de Despicable Me ou encore Catherine est un spin-off de Persona 4. Dans le cas de Persona, il s’agit de Megami Tensei ou plutôt Shin Megami Tensei. Pour en savoir plus, je vous renvoie vers l’article qui en parle. Car pour Soul Hackers 2, c’est peu différent et plus compliqué. Il s’agit en effet d’un spin-off d’un spin-off.

Shin Megami Tensei Devil Summoner Soul Hackers

En 1995, Atlus sort Shin Megami Tensei Devil Summoner sur SEGA Saturn. Même si une localisation est entammée pour l’Amérique du Nord, elle ne verra pas le jour et le RPG japonais ne dépassera pas les frontières du Japon (même lors de sa réédition sur PSP en 2005). Il s’agit d’un jeu de rôle dans la veine de Shin Megami Tensei et surtout Shin Megami Tensei If… (jeu qui donnera naissance à Persona) à ceci près que l’inspiration et le cadre sont cette fois-ci issus des romans de détectives privés et en particulier de ceux de Raymond Chandler. L’ambiance n’est donc pas bien plus reluisante que les apocalypses en série de la saga principale.

Le héros, un lycéen réincarné dans le corps d’un détective nommé Kuzunoha (un nom qui revient souvent chez les détectives de la série), et d’autres sont capable d’invoquer des démons (ce sont donc des invocateurs de démons) pour se battre à leurs côtés. De plus, et comme dans la série principale, il est possible de converser avec les démons pour les inciter à rejoindre l’équipe, à nous donner de l’argent ou des objets. C’est un succès relatif pour Atlus qui permet à la société d’aller de l’avant. 

Avance rapide jusqu’en 1997 après la sortie du premier Persona, Atlus sort Shin Megami Tensei Devil Summoner Soul Hackers toujours sur SEGA Saturn (puis sur PlayStation en 1999). L’aventure se déroule toujours dans un cadre contemporain mais qui fait cette fois-ci la part belle aux ordinateurs et mondes virtuels. Refait la part belle devrais-je dire car le roman à l’origine des jeux vidéo Shin Megami Tensei parlaient déjà de démons qui manipulent les gens et envahissent le réel à partir d’ordinateurs. Quoi qu’il en soit, le héros et ses amis sont des pirates informatiques en herbe et investissent une plateforme en ligne en bêta test (qui n’est pas sans rappeler le métavers). Tout se bien jusqu’à ce qu’un démon prévienne le héros d’un danger imminent. Il lui apprend alors comment posséder les corps de personnes fraîchement décédées en projetant son âme pour résoudre des affaires en suspend.

Soul Hackers premier du nom finira par recevoir une localisation internationale sur Nintendo 3DS en 2012 mais ses ventes demeurent assez confidentielles. En effet, il s’agit avant tout d’un portage d’un jeu de 1997. La vue subjective est conservée pour l’exploration de donjons comme dans le jeu précédent et le premier Persona par exemple, mais l’industrie a évolué depuis et on a eu Persona 3 et Persona 4 du même développeur. Le feu vert donné à Soul Hackers 2 et sa sortie sont d’autant plus surprenants.

Pour terminer, Devil Summoner connaîtra deux antépisodes (prequels) sur PlayStation 2 : Shin Megami Tensei Devil Summoner: Raidou Kuzunoha vs. the Soulless Army et Shin Megami Tensei Devil Summoner 2: Raidou Kuzunoha vs. King Abaddon dont le système de jeu change complètement et dont l’histoire se déroule dans le Japon des années 30. Les deux titres penchent en effet plutôt pour l’Action RPG. Le héros, un autre Kuzunoha, peut invoquer jusqu’à deux démons (contrôlés par l’intelligence artificielle) pour combattre à ses côtés, un peu à la manière de Castlevania: Curse of Darkness.

Soul Hackers 2

Ce que l’on remarque avant tout dans Soul Hackers 2, c’est qu’il perd tout lien avec ses origines, du moins en apparence. Pas de mention de Shin Megami Tensei (comme pour Persona 5) et encore moins de Devil Summoner. Pourtant, la filiation est bien là : l’espèce de pistolet que le héros manipule est le même que dans Soul Hackers premier du nom et l’invocation de démons est toujours présente, c’est même le cœur du jeu. De plus, on retrouve l’opposition entre la Phantom Society et Yatagarasu, deux groupes de Devil Summoners qui s’affrontent depuis longtemps.

Cette nouvelle aventure débute lorsqu’une sorte d’entité donne vie à deux robots humanoïdes dans le but d’empêcher l’apocalypse sur Terre. Celle que l’on contrôle, Ringo (qui veut dire « pomme » en japonais), doit retrouver un jeune homme avant sa mort. Malheureusement, elle arrive trop tard et le retrouve dans une mare de sang, une balle entre les deux yeux. Mais elle procède à une phase de Soul Hacking et le ramène à la vie pour qu’ensemble ils puissent mener à bien cette mission. Comme convenu, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard même s’il reste intéressant.

Un gameplay aux petits oignons dans Soul Hackers 2

Le plus intéressant dans Soul Hackers 2, c’est son gameplay qui s’inspire autant du passé lointain en connectant ce jeu au volet précédent, que proche en reprenant des éléments qui ont fait le succès des récents Persona ou encore Tokyo Mirage Sessions ♯FE. Le duo producteur et réalisateur est en effet issu de ce projet Wii U / Nintendo Switch.

D’une part tout est enfin en vue à la troisième personne, des combats à l’exploration des donjons et heureusement. Même si la vue en première personne et la 2D sont très rétro (et parfois tendance), pour un jeu sur consoles de nouvelle génération et de génération actuelle, c’est plutôt à éviter surtout si on compte sur des ventes convenables. Quoi qu’il en soit, les développeurs d’Atlus ont fait les bons choix et ont les bonnes idées pour Soul Hackers 2, surtout pour les affrontements.

Des combats dynamiques pour Soul Hackers 2

Si les combats de Soul Hackers 2 paraissent quelque peu traditionnels, ils ont le mérite d’avoir évolué en 25 ans et pas seulement graphiquement. Les affrontements de ce JRPG ne sont pas aléatoires et se déroulent au tour par tour. 

Durant le tour du joueur, ce dernier peut choisir de déclencher une attaque ou bien d’invoquer un démon pour lancer des sorts élémentaires. La présence des éléments joue ici le même rôle que dans Shin Megami Tensei III Nocturne ainsi que Persona 3 et les volets suivants. C’est à dire que si l’on exploite la ou les faiblesses élémentaires d’un ennemi (un sort de glace sur une créature de feu), ce dernier sera déstabilisé et on pourra lui asséner une autre attaque. Lorsque tous les ennemis sont au tapis, c’est là qu’on peut déclencher le Sabbath, l’équivalent de la All-Out Attack dans Persona 3, 4 et 5.

Les combats sont ainsi particulièrement dynamiques ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et encore nous n’avons que gratté la surface. Il s’agit d’un système riche qui recèle bien des secrets. 

Les aspects techniques de Soul Hackers 2

Comme dit plus haut, on est désormais en vue à la troisième personne pour l’intégralité du jeu. De plus, cela s’est fait plutôt facilement pour les développeurs. Pourquoi ? La réponse tient en un mot : Unity. En effet, les développeurs japonais ont pris la sage décision et ont eu la brillante idée d’utiliser un moteur existant et de le plier à leur volonté. Plutôt que de développer un moteur maison qui est la partie la plus coûteuse d’un développement (demandez à Square Enix et Konami), un moteur tiers a été préféré. 

Je me permets une petite digression car ce choix m’enchante au plus haut point. En tant que fan de jeux japonais, j’ai été attristé de voir l’industrie nipponne se ramasser la tête la première lors de la génération PS3 / Xbox 360. Même si on a eu quelques bons coups comme Blue Dragon, la trilogie Final Fantasy XIII, Star Ocean The Last Hope ou encore Bayonetta et Vanquish, de nombreux titres ont pris du retard ou ont complètement changé à cause de leur moteur. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on a attendu presque 10 ans avant d’avoir Persona 5. Mais reprenons.

L’utilisation d’un moteur third party comme Unity a permis aux développeurs de se concentrer sur le jeu et ça se sent. Unity a le mérite et la réputation d’être très malléable et ça se voit au premier coup d’œil ! S’il n’y avait pas le logo au lancement, on pourrait croire à un moteur créé de toutes pièces tellement la belle direction artistique est unique.

Puis, même si j’adore Shoji Meguro, le compositeur attitré de Persona depuis le troisième, ça fait du bien d’avoir un peu de changement. Atlus a d’ailleurs fait équipe avec une entreprise externe pour ce titre. Mais la musique n’a pas été sous traitée à n’importe qui. C’est Monaca qui s’en est occupé. Il s’agit d’un studio de production fondé en 2004 par nul autre que Keiichi Okabe, le génial compositeur de la série NieR de Square Enix. 

Quoi qu’il en soit si vous aimez les JRPG bien conçus, ne manquez pas Soul Hackers 2, vous ne le regretterez pas. Peut-être même que si vous appréciez, vous pourriez avoir envie d’essayer le premier qui fonctionne parfaitement bien sur Citra version Windows (pas encore essayé sur Steam Deck) soit dit en passant.

Achat Soul Hackers 2 PS4 France
Achat Soul Hackers 2 PS5 France
Achat Soul Hackers 2 Xbox One / Xbox Series X|S France
Achat Soul Hackers 2 PS4 Canada
Achat Soul Hackers 2 PS5 Canada
Achat Soul Hackers 2 Xbox One / Xbox Series X|S Canada
Les + de Soul Hackers 2
  • La direction artistique
  • Les combats dynamiques
  • La justification des pouvoirs surnaturels
  • La mystérieuse entité numérique
  • La capture de démon
  • Une aventure originale, une aventure sombre et une aventure agréable
  • L’ambiance sonore
Les – de Soul Hackers 2
  • Les donjons labyrinthiques et un peu long
  • Des quêtes annexes insipides