Il y a des jeux qui captivent sans un mot, simplement par la magie de l’ambiance. Spirit of the North, sorti en 2019, faisait partie de ceux-là. Sa suite, Spirit of the North 2, tente de raviver cette formule… mais se heurte à un monde ouvert trop vide, une progression hésitante et un gameplay peu inspiré. Malgré quelques nouveautés intéressantes, cette suite déçoit sur des points essentiels.
Un retour sans surprise, malgré la personnalisation

On retrouve une idée forte : incarner un renard mystique dans un univers silencieux, porté par l’image plutôt que par la parole. Cette approche atypique est conservée. On débute l’aventure avec un renard que l’on peut personnaliser (fourrure, yeux) un ajout sympathique, même si la sélection initiale reste limitée. Elle s’élargit progressivement, ce qui crée un petit effet de gratification.
L’histoire, quant à elle, repose cette fois sur des parchemins disséminés et un mystérieux corbeau guide. Le renard doit libérer les anciens gardiens piégés par Grimnir, un sombre chaman… que l’on libère par erreur dès les premières minutes 😅. Un départ maladroit qui crée un déséquilibre narratif dès le début.
Exploration libre mais souvent creuse
La grande nouveauté réside dans la structure en monde ouvert. Sur le papier, c’est alléchant : découvrir librement de vastes terres, collecter des cristaux et feux follets pour débloquer des zones ou accéder à des donjons.
Mais dans les faits, ce monde manque cruellement de densité et de vie. De nombreuses zones semblent là pour “faire joli”, sans réelle interaction. L’exploration perd alors de son sens, donnant une impression de vide.
🧭 L’exploration est récompensée, mais trop souvent superficielle pour créer un vrai sentiment de découverte.
Des énigmes inégales, une plateforme bancale
Les donjons apportent une dose bienvenue de puzzle. Certains sont basiques — trouver un objet et le poser au bon endroit. D’autres tentent de varier les mécaniques : trois objets sont proposés, mais seul l’un ouvre le chemin. Un petit twist appréciable.
Cependant, le gameplay souffre de sa propre ambition. L’arbre de compétences, par exemple, semble vaste et prometteur, mais en réalité, il manque d’impact réel. Il donne une illusion de profondeur, sans offrir de vraies stratégies de jeu.
Quant aux phases de plateforme, elles oscillent entre liberté totale et guidage excessif. Le jeu semble hésiter sur la manière de nous accompagner, ce qui donne lieu à des passages frustrants, parfois incohérents.
Techniquement, un rendu inégal malgré Unreal Engine 5
Visuellement, Spirit of the North 2 est à la fois beau et étrange. Le moteur Unreal Engine 5 permet quelques effets lumineux impressionnants, notamment au crépuscule ou sous la neige. Mais le style artistique hésite entre réalisme et design animé, sans jamais vraiment trancher.
Résultat, une esthétique qui manque d’identité et un rendu souvent rugueux, surtout lors des déplacements rapides ou dans certaines animations. Le jeu aurait gagné à choisir une direction claire plutôt que de jongler entre deux mondes graphiques.
Infuse Studio voulait visiblement voir plus grand, mais tombe dans l’écueil classique des suites ambitieuses : trop d’idées, pas assez de cohérence.
Certes, il est toujours agréable de courir librement dans des plaines enneigées ou de résoudre des énigmes dans des ruines oubliées. Oui, certains moments poétiques, comme un coucher de soleil sur une montagne, touchent juste 🎨. Mais ces instants ne suffisent pas à masquer un gameplay qui manque de précision, un monde qui sonne creux, et une histoire qui peine à impliquer.
Alors, faut-il s’y aventurer ?
Pour les amoureux du premier opus, Spirit of the North 2 peut valoir le détour — ne serait-ce que pour retrouver l’ambiance silencieuse et contemplative qui avait séduit en 2019. Mais ceux qui espéraient une véritable évolution risquent de rester sur leur faim.
Il s’agit d’un titre correct mais inabouti, qui manque de cette cohérence globale nécessaire pour transformer une belle idée en grand jeu. Si vous recherchez une alternative de jeu contemplatif plus aboutie, jetez un œil à Journey une référence du genre toujours aussi marquante.
En résumé
Points forts ✅ | Points faibles ❌ |
---|---|
Ambiance toujours unique | Monde ouvert trop vide |
Possibilité de personnaliser son renard | Gameplay peu impactant |
Moments visuellement réussis | Problèmes de rythme et de direction artistique |
Spirit of the North 2 a du cœur, mais manque de souffle. En essayant d’enrichir son univers, il finit par l’appauvrir. Un renard qui court dans un monde vaste mais creux… c’est joli, mais ça ne suffit pas 🦊.