Les livres déboulent en nombre sur Jeux.ca et pour bien se lancer sur cette nouvelle voie, nous allons commencer avec un premier numéro. Précisément le hors-série #1 du mook de Pix’n Love. Celui-ci que l’on doit à Régis Monterrin, Damien Djaouti, Raphaël Pezet, Christophe Mallet, Marc Pétronille et Alexandre Serel, se concentrant sur l’ère 32 bits et ses deux principales actrices. D’où son nom Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn (à retrouver là).
Les mystères des consoles
Évidemment chaque période du JV est charnière, même chaque demi-période, chaque année, chaque instant. Mais celle de la 32 bits lancée en 1994 a particulièrement secoué le milieu. Tout d’abord car jusqu’ici les médias grands publics et même les plus avisés ne parlaient que d’une lutte entre Sega et Nintendo. La nouvelle donne est donc désormais là, pas de Mario et consorts sur leur propre console de cette puissance, tandis qu’arrive Sony, poussée par la trahison de la firme de Kyoto.
En face, la Sega Saturn ou Sega Satan. La maudite pour certains, la mauvaise pour d’autres qui on le sait n’ont en réalité jamais touché cette console. Mais surtout l’incomprise et, malheureusement pour Sega, au sein même de son entreprise.
De la trahison, des coups bas, du revirement de situation… Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn, revient sur ces histoires loin d’être insignifiantes et qui ont fait ce que le jeu vidéo est aujourd’hui. Ne manque que le rendez-vous à la cafétéria pour aller boire un pot et on se croirait dans le sitcom du JV.
War Games
Il est très intéressant d’en apprendre davantage sur le pourquoi du comment de tel développement, de telle stratégie commerciale… Alors que l’on n’en parlait pas durant ces années et qu’il aura fallu en attendre une bonne poignée d’autres avant que certaines langues ne se délient. Et encore on est loin de tout savoir. Sur ce point Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn vise juste en évoquant dans quelques cas des hypothèses et leurs raisons. On ne part donc jamais dans des élucubrations. Surtout il ne nous affirme jamais que cela s’est déroulé » comme ça « , si la preuve n’en a pas été apportée. Ce qui est loin d’être une généralité chez les médias traitant de ces histoires. Il est bien plus courant de voir chacun prétendre savoir la vérité. Sans préciser que seules les personnes concernées le savent et qu’elles n’ont rien laissé échapper sur le sujet.
Une frange des lectrices et lecteurs sera peut-être moins intéressée par cette genèse et la politique l’englobant, préférant se tourner plus concrètement vers les machines. Là-dessus on nous fait grandement plaisir avec une partie basée sur les kits de développement, en sus des différentes versions des consoles ou encore des prototypes…
Les jeux font les consoles
Les auteurs de Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn reviennent aussi sur quelques jeux symboliques des deux consoles. Côté PlayStation, on retrouve notamment le prolongement de licences ayant énormément apporté à celle-ci avec Final Fantasy VII et Metal Gear Solid. Au-delà de ces marques fortes encore aujourd’hui, d’autres y ont démarré comme Resident Evil, wipE’out et Tomb Raider. Même si ces premiers épisodes sont tout de même sortis sur sa concurrente. Au même titre que la suite d’une série à succès : Castlevania – Symphony of the Night. Une s’est lancée uniquement avec la Play : Crash Bandicoot. Alors que deux autres sont passées sur consoles grâce à elle : Ridge Racer et Tekken. Les trois ayant depuis continué leur carrière sur les plateformes de divers constructeurs. Reste le logiciel estampillé Sony, la simulation de courses Gran Turismo.
Pour la Saturn, de l’inédit arrive sur la console de salon, bien que certains logiciels soient connus par les adeptes de l’arcade, qui était encore une vitrine technologique à l’époque. Parmi ceux-ci, le livre revient sur Virtua Fighter, Daytona USA et Sega Rally Championship. D’autres jeux mythiques, mais pas tant que cela lorsqu’ils sont sortis puisque l’Occident n’y a malheureusement pas eu droit : Grandia, Guardian Heroes, Radiant Silvergun et Burning Rangers. Un issu d’une célèbre licence pluri-médias : X-Men – Children of the Atom. Et enfin deux symboles de cette 32 bits : NiGHTS into Dreams et Panzer Dragoon. Des suites sont demandées par de nombreuses/eux joueuses et joueurs. Mais ces deux titres ont déjà bien du mal à voir le jour et encore plus pour le premier.
C’est le physique qui compte
Au niveau de l’objet en lui-même, Pix’n Love a comme à son habitude cherché à délivrer une couverture originale. Sans avoir besoin de chercher à faire trop compliqué, car nous ne sommes pas là en présence de l’un de leurs énormes livres mais d’un mook spécial. Celle-ci se présente sous la forme du capot des consoles concernées.
Nous en étions encore à l’époque où l’on voyait dans quoi l’on plaçait nos jeux. Un subtil découpage effectué au niveau du capot de chacune rappelle donc ce passage obligatoire, qui nous permettait d’apercevoir un peu la bête, surtout sa lentille. Mais à la place des intérieurs connus, ces derniers ont été remplacés par des objets reliés à chacune. On peut donc tout d’abord les apercevoir, puis en dépliant la jaquette on les découvre alors tous : manettes, cartes mémoire, câbles… Ceux-ci servant également à égayer l’ouvrage en son sein, en se plaçant de temps au temps aux côtés des textes.
Bien sûr les pages, blanches pour la Saturn et grises pour la PlayStation, ne sont pas constituées que de cela. Un grand nombre d’images étaye le propos. Entre les photos des protagonistes phares des entreprises, des captures d’écran, les jaquettes, des prototypes… On ne ressent à aucun moment le besoin d’un support visuel supplémentaire pour tel ou tel sujet. Et inversement, Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn ne souffre pas d’un remplissage excessif, qui viserait à grossir la réalité de ce que l’on nous propose.
D’ailleurs en parlant de grossir, on dénote une partie Saturn plus mince que celle de la PS. On comprend que la durée de cette dernière sur le marché fut plus longue et constante, mais on regrette tout de même cette différence. Le #TeamSegaSaturn n’est pas loin, on vous le concède.
Conclusion
Au final ce Pix’n Love #HS1 : PlayStation VS Saturn s’avère assez complet en moins de 300 pages. Celui-ci revenant sur les petites histoires qui ont fait la grande, nous en apprenant sur les kits de développement que de rares personnes connaissent et abordant aussi quelques jeux phares. De quoi plaire à différents publics également. En espérant que ceux davantage intéressés par l’une des facettes du livre décident de se pencher en même temps sur les autres. En sachant que tout se dévore, le contexte étant bien remis en place à chaque fois et les détails croustillants fusant.