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Critique – Rise of the Third Power

Rise of the Third Power largue les amarres de la nostalgie

Rise of the Third Power est un JRPG (qui est un genre et pas nécessairement venu du Japon) développé par un studio indépendant américain, Stegosoft Games. On les connait notamment pour Ara Fell, un autre RPG sorti en 2016 et conçu sous RPG Maker.

Pour Rise of the Third Power, le studio a néanmoins fait appel aux contributeurs en passant par la plateforme Kickstarter en 2018. C’est là qu’ils ont levé un peu plus de 14 000 $ US. La qualité de leur projet a néanmoins attiré un éditeur, Danger Entertainment. Ce dernier, un habitué des petites mais audacieuses productions comme Bug Fables ou Crosscode, a sauté sur l’occasion et permis au projet de réaliser ses ambitions.

Toujours dans leur volonté de plaire aux joueurs, les développeurs de Stegosoft rendre clairement hommage aux JRPGs de la Super Nintendo avec leur production. On pense particulièrement à Chrono Trigger non seulement pour l’aspect visuel (surtout la carte du monde) mais aussi dans le gameplay. On sent cependant qu’ils se sont inspirés de productions plus modernes comme Octopath Traveler notamment pour les effets visuels dans les combats.

Un scénario complexe

Ce que Rise of the Third Power met en avant dans son marketing est son scénario. L’histoire nous place dans les chausses de Rowan, un pirate qui vit de larcins et autres jobs pas très clairs. Il est accompagné de Corrina, sa fidèle alliée avec qui il a une relation très conflictuelle.

On comprend très vite que le monde dans lequel ils vivent vient de subir une guerre violente et sanglante. C’est la paix, certes, mais il s’agit d’une paix très précaire qui ne tient qu’à un fil. Puis je ne sais pas pour vous mais le titre du jeu me fait surtout penser à Rise of the Third Reich, nom donné à la période qui débute en 1933-34 lorsque le parti Nazi accède au pouvoir en Allemagne et qu’Hitler devient chancelier.

C’est dans ce contexte très volatil que le duo décide d’enlever la princesse du royaume de Cirinthia qui s’apprête à se marier avec le prince de l’empire voisin et ennemi d’Arkadya. Le royal personnage ne tarde pas à rejoindre notre équipe, à contre-cœur au départ, tant elle est persuadée que son mariage n’était que pureté. Elle apprendra bien vite la vérité et se rangera très vite du côté de nos héros.

On sera par ailleurs amené à rencontrer du monde puisque l’équipe totale est composée de pas moins de huit personnages jouables. Chacun ayant ses aspirations et ses raisons dans ce monde au bord d’un nouveau règne.

Bien que le scénario très politique et complexe rappelle quelque peu Final Fantasy Tactics, on est ravi que l’inspiration vienne des années 30 plutôt que du sempiternel Moyen-Âge. Même si le monde Rin en est un médiéval fantastique, cela change du tout au tout.

En garde, moussaillon

L’autre point fort de Rise of the Third Power est ses combats. Très dynamiques pour du tour par tour, les affrontements sont rapides et n’en demeurent pas moins stratégiques.

Avec une équipe de trois personnages maximum, on a le choix entre plusieurs actions lorsque vient notre tour :

  • Compétences
  • Objets
  • Changer (de personnage)
  • Statut
  • Fuire
  • Attendre
  • Mode histoire

Vous noterez qu’il n’y a pas de fonction Attaquer comme dans la grande majorité des jeux du genre. En fait toutes les habiletés offensives et défensives sont « rangées » ensemble dans la catégorie Compétences. Ces dernières consomment ou non des MP qui se rechargent régulièrement mais d’une façon différente selon le personnage. Corrina par exemple, regagne des points à chaque tour. Dans le cas de Rowan, c’est lorsqu’il se fait attaquer que sa jauge remonte.

Puis, on débloque très rapidement l’autre aspect inspiré de Chrono Trigger, les attaques de groupe. On peut les exécuter une fois que la barre rose verticale à côté du personnage est pleine. Ces attaques sont bien entendu différentes selon les duos qui les réalisent. Elles sont toujours dévastatrices.

Par ailleurs, une fois que l’on a plus de trois personnages dans notre joyeuse troupe, une nouvelle option s’ajoute : celle de changer de personnage. En effet, comme dans Final Fantasy X, on peut changer de personnage avec l’un de ceux qui sont en réserve.

De plus, en parlant des combats, j’aimerai placer un mot sur le système de progression qui est également différent. Au lieu que chaque personnage ne gagne en expérience, tout le groupe progresse au même rythme. Puis, à chaque montée de niveau, on dispose d’un certain nombre de points à dépenser dans les talents de chaque personnage. De même, on ne change pas l’équipement de son personnage mais on crafte des nouveaux éléments pour augmenter ses statistiques.

Une réalisation qui a le vent en poupe

Si tous les aspects précédemment cités sont foncièrement subjectifs, il faut tout de même s’accorder sur le fait que Rise of the Third Power est une claque graphiquement parlant. C’est beau, c’est soigné, c’est fin. Un vrai charme se dégage de cette direction artistique.

J’aime tout particulièrement les portraits de grande taille des personnages qui habillent les boîtes de texte. D’autant plus que ces images changent selon l’humeur du personnage. Bien sûr ce n’est pas le seul jeu à le faire mais c’est de plus en plus rare et ça fait toujours plaisir à voir.

En parlant des textes, je n’ai pas précisé plus haut que ces derniers sont très réussis et souvent drôles. En ce sens, ils sont bien plus modernes et contemporains que les jeux d’antan sur Super NES ou autre console 16-bit. Une vraie force.

Enfin, la bande-son est l’une des meilleures entendues dernièrement. Les héros étant des pirates, la part belle est faite aux cordes avec notamment des violons, des guitares et des pianos qui nous offrent des thèmes à l’ambiance celtique improbables pour un JRPG mais tellement raccords. Une vraie surprise et mention spéciale à l’entraînant thème des boss.

Concluons en vous disant que Rise of the Third Power est un jeu à la durée de vie plus que convenable. Il est rempli de choses à faire et de contrées à visiter. Autant dire que vous en aurez pour votre argent. Le jeu de Dangen Entertainment est disponible dès maintenant sur PC, MacOS, Linux (Steam, GOG, Epic Games Store), PlayStation, Xbox et Nintendo Switch (version testée).

Verdict

Les plus

  • Les combats
  • Les visuels
  • La bande-son
  • Les dialogues
  • Le contenu

Les moins

  • Trop lent à démarrer

Note finale

8 / 10

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