Infernax vous envoie en enfer
De la bouche de son co-fondateur, Lachhh, Infernax est la première fois que le studio de Québec, Berzerk, sort un jeu en version physique, après 13 ans d’existence. Je tenais à souligner cet état de fait pour tous ceux qui croient que le développement de jeux indépendants est facile. C’est un marathon et non un sprint.
Quoi qu’il en soit après une bonne période de développement, Infernax est enfin là. Manette en main on remarque qu’il est la rencontre de Castlevania II Simon’s Quest et The Legend of Zelda II The Adventure of Link avec un peu de Metroid pour saucer.
En parlant de sauce, un avertissement s’affiche en début de partie pour nous prévenir qu’Infernax n’est pas un jeu pour les enfants. On comprend très vite pourquoi. C’est violent et très, très gore. Le sang coule à flot et les membres et les os volent.
Dans ce jeu en 2D au pixel-art très fin on incarne Alcedor, un chevalier qui revient dans sa contrée après avoir combattu durant les Croisades au Moyen-Âge. Mais il retrouve sa région natale envahie de monstres comme si une porte de l’enfer s’était ouverte.
Il va donc falloir vous débarrasser de tout ce petit monde pour que tout un chacun puisse circuler en sécurité. Mais la tâche ne sera pas facile. Infernax est en effet un jeu très exigeant. Sorte de Dark Souls (on aime tous utiliser cette comparaison) en 2D. Mais cela ne veut pas dire que les développeurs n’ont pas pensé aux joueurs moins doués et plus pressés comme moi.
L’exigence et la clémence d’Infernax
Comme on peut le lire dans d’autres critiques et sur les réseaux sociaux, Infernax est un jeu dur mais juste (tough but fair). Comme dans d’autres jeux du même genre, Dead Cells ou The Messenger, il convient d’observer attentivement les patterns des ennemis et des boss. Puis on agit en conséquence. Rien ne sert de foncer dans le tas c’est le meilleur moyen de voir l’écran de game over.
Bien que ce soit un peu plus difficile pour les boss, c’est tout à fait faisable. À condition d’être patient. Mais on peut compter sur un système de progression pour nous faciliter la vie. En effet, chaque monstre et boss vaincu nous rapporte des points d’expérience. Ces derniers agissent comme une ressource au même titre que les pièces d’or. On peut ensuite dépenser cette ressource aux points de sauvegarde et augmenter force, points de vie et point de magie. Mentionnons également le cycle jour nuit qui change les ennemis déclenchent certaines quêtes.
Mais là où Berzerk fait fort, c’est que le studio pense aux gens pressés, moins bons et qui ne peuvent pas ou ne veulent pas le devenir (c’est mon cas). Dans la rubrique Accessibilité des options on peut en effet découvrir deux mots de passe à utiliser également aux points de sauvegarde dans le Game Wizard qui reprend l’illustration du Game Genie d’antan. On peut donc être invincible et avoir les sauts infinis pour progresser sans encombres. Le mieux, c’est que ça ne retire rien du plaisir de jeu. On supprime juste l’élément frustration pour certains.
Entre hommage et référence
Infernax est un jeu généreux, drôle, riche et bourré de références. La plus flagrante est une « manipulation » à un certain endroit directement copié de Simon’s Quest sans trop en dire. J’ai même pu remarquer une référence subtile à Super Mario Bros. 3 avec les frères Marteaux. C’est dire s’ils sont allés chercher loin!
Riche, Infernax l’est assurément. En plus de la quête principale qui consiste à trouver et éliminer les différents boss qui sont autant de démons malfaisants, il y a tout un tas de quêtes annexes qui consistent tantôt à aider des habitants, tantôt à détruire un livre, etc… En fait, nos choix nous conduisent vers l’une des différentes fins selon si on a agit en homme de bien, de mal ou entre les deux.
Quoi qu’il en soit, Infernax est un petit bijou qui prouve à quel point la scène indépendante québécoise est vivace, généreuse et surtout bourrée de talents. C’est donc sans problème que nous vous recommandons de vous procurer Infernax si vous n’êtes pas un enfant.
Verdict
Les plus
- Très gore
- Exigeant mais juste
- Les mots de passe qui facilitent la vie
- La richesse du contenu
- La bande-son
- Les choix cornéliens
- Le pixel-art
- Les références
Les moins
- Un peu trop court