10 ans, ça passe vite, mais c’est long.
Il y a dix ans, les gens jouaient à la Wii, on pensait que Kinect serait le futur et Mass Effect était encore une bonne série.
Aussi bien dire que ça fait 1000 ans.
C’est pourquoi j’ai eu envie de me projeter dans l’avenir, et de tenter de deviner ce que les 10 prochaines années nous apporteront.
En espérant que je n’aie pas trop l’air ridicule quand on me ressortira cet article dans 10 ans.
La (presque) fin des générations de consoles
Depuis des années on nous prédit la fin des consoles de salon.
Je n’y crois pas une seconde.
Ce que je crois, par contre, c’est que le modèle proposé par Microsoft avec sa Series X va faire des petits.
Pour ceux qui n’ont pas suivi l’actualité récente, je résume: aux derniers Game Awards, Microsoft a dévoilé sa nouvelle console, la Xbox Series X. Plusieurs se sont gratté la tête devant cette dénomination un peu étrange, mais la compagnie de Bill Gates s’est expliquée depuis.
Microsoft a décidé d’en finir avec le modèle des générations de consoles tel qu’on le connaît aujourd’hui, où tout le monde sort une nouvelle console en même temps aux 6-7 ans.
À la place, Microsoft semble vouloir davantage s’inspirer de la stratégie des iPhone: de nouveaux modèles à intervalles réguliers, avec les générations plus anciennes devenant éventuellement incompatibles avec les nouvelles sorties.
On a vu Microsoft et Sony tester les eaux pendant cette génération avec le Xbox One X et le PS4 Pro, des mises à jours plus puissantes de leurs consoles actuelles.
Si Microsoft offre de financer les consoles de la même façon qu’on finance un téléphone mobile, où le coût est caché dans le prix de l’abonnement mensuel, je vois bien cette stratégie fonctionner, et j’imagine facilement Sony suivre le pas.
Une compagnie continuera de résister, par contre: Nintendo. La compagnie nippone a toujours été plus conservatrices que ses rivales. Il faut aussi comprendre que pour Nintendo, ils ne sont pas une compagnie de technologie, mais une compagnie de jouets et de divertissement.
Nintendo tend aussi à éviter d’embarquer dans la course au processeur le plus puissant, et dépend plutôt de « gimmicks » pour se distinguer.
Bref, d’ici 2030, Sony et Microsoft vendront leurs consoles de la même façon qu’on vend des iPhones, tandis que Nintendo continuera de sortir des nouvelles consoles quand ça va lui tenter.
La réalité virtuelle bien installée, à côté
La décennie qui vient de se clore a vu le retour en force de la réalité virtuelle, après des essais désastreux dans les années 90.
Par contre, certains doutent du véritable succès de la VR, qui tarde à remplacer le gaming conventionnel.
C’est que c’était le mauvais objectif depuis le début. La VR est plutôt appelée à coexister aux côtés du jeu traditionnel.
Les améliorations qu’on voit poindre à l’horizon promettent de démocratiser la réalité virtuelle; on parle de casque sans-fil pour le PS5, de gants qui remplaceraient les manettes et les prix ne cessent de baisser.
Mais il reste des obstacles de taille, qui ne pourront être surmontés complètement. Certains n’aiment pas la sensation d’isolement que procure le casque de VR; la technologie cause de la nausée chez plusieurs.
Le succès incroyable de Beat Saber a, selon moi, cimenté la place du VR dans nos salons. Mais ça restera une technologie qui évoluera aux côtés du gaming traditionnel, sans jamais le remplacer.
La technologie pour autre chose que les graphismes
5-6 séparent chacune des images précédentes, soit une génération de consoles. Pour moi, une chose saute aux yeux: la différence graphique entre chaque image est beaucoup plus marquée dans la rangée du haut que dans celle du bas.
Bien sûr, j’ai choisi Mario, une franchise de Nintendo. Mario me semblait un choix approprié parce que c’est un personnage qui est là depuis plus de 30 ans, mais on s’entend que Nintendo ne sont pas réputés pour leurs visuels à la fine pointe de la technologie.
Mais toujours est-il qu’on assiste à un phénomène bien connu en économie: la loi des rendements décroissants. En gros, plus on investit dans quelque chose, moins les investissements rapportent. Genre, si t’es tout seul pour faire le ménage chez toi, et que j’amène une deuxième personne, ça va beaucoup aider.
Mais une fois que j’ai rentré 400 personnes chez vous, que vous soyez 400 ou 401, ça ne fait plus une grosse différence; tout le monde se pile sur les pieds.
C’est un peu pareil pour les graphismes des jeux vidéo. Bien sûr, ils peuvent encore s’améliorer. Mais les graphismes actuels sont déjà très impressionnants. Pour les améliorer, il faut s’attarder aux détails: la physique des cheveux des personnages, les micro-animations faciales, la réflexion des rayons de soleil… Des améliorations intéressantes, mais très coûteuses et moins spectaculaires que le passage du 2D au 3D.
Pour les prochaines décennies, j’ai plutôt l’impression que les développeurs investiront davantage d’argent et d’énergie dans les autres aspects qui peuvent être améliorés grâce à la technologie: les temps de chargements, le nombre d’ennemis à l’écran, le gameplay émergent.
On verra également beaucoup plus de machine learning: les jeux vont apprendre à nous connaître comme on apprend à les connaître, et ils adapteront l’expérience de jeu à notre personnalité, si bien que personne n’aura l’exacte même expérience.
La fin des jeux physiques tels qu’on les connaît
Je ne prédirai pas la mort d’EB Games tout de suite; plusieurs s’amusent à le faire depuis des années, et jusqu’à maintenant, l’entreprise tient bon.
Ceci étant dit, il est clair que la plupart des joueurs sont tout à fait heureux de ne posséder leurs jeux qu’en version digitale. Après tout, c’est pratique: pas de rupture de stock, pas d’attente en magasin et pas besoin de se lever pour changer de disque.
Même si lancement de Stadia n’a pas été un succès, je crois aussi que le cloud gaming gagnera en importance au cours de la décennie à venir.
Est-ce que ça veut dire que les jeux physiques disparaitront complètement? Je ne le crois pas.
Plusieurs joueurs, dont je fais partie, tiennent à garder une copie physique de leurs jeux, ne serait-ce que pour en faire la collection.
Je prédis que les jeux vidéo physiques prendront bientôt la route des vinyles; d’un médium omniprésent, ils deviendront un objet de collection pour les passionnés.
Tant que je peux faire un full-set de Switch, ça ne me dérange pas.
Le retour en force de Microsoft
Après avoir connu une deuxième moitié des années 2000 triomphale avec le succès retentissant du Xbox 360, les années 2010 ont été beaucoup plus difficile pour la marque en vert.
Le Xbox One a été marqué par de nombreux faux pas dont la console ne s’est jamais complètement relevée.
Il faut aussi dire que la console de Microsoft avait peu d’exclusivités alléchantes, pendant que Sony enchaînait les hits comme Disney au box-office.
Je pense que la situation va se retourner pour la prochaine décennie. Acculée par sa situation peu enviable, la firme américaine a dû améliorer son offre, ce qu’elle a fait avec brio (je vous mets au défi de trouver une offre plus intéressante que le Xbox Game Pass). Les premiers échos quant au prochain Xbox sont très positifs.
Mais surtout, Microsoft a fait l’acquisition de nombreux studio (dont l’un de mes préférés, Obsidian), ce qui devrait assurer au prochain Xbox de nombreux titres exclusifs qui lui permettront de rivaliser avec le Playstation 5.
Ajoutons à ça une relation très forte avec Nintendo qui pourrait être très bénéfique pour les deux entreprises, et l’avenir semble un peu plus reluisant pour Microsoft.