La quête d’Éveil de Link’s Awakening
Si vous lisez régulièrement Jeux.ca, vous savez que les avis divergent quant à savoir quel est le meilleur des Zelda. Pour certains c’est Ocarina of Time (un classique), pour d’autres Zelda II The Adventure of Link (curieux). Pour moi, c’est et ça restera Link’s Awakening. Depuis que je l’ai découvert sur Game Boy dans les années 90, ce jeu m’a toujours suivi, séduit et subjugué. Taillé pour la portable de Nintendo, il n’était ni trop long, ni trop court et surtout pas trop difficile.
Eh bien cette version 2019 est dans la même veine ajoutant des couleurs vives pour rendre l’île de Cocolint plus vraie que nature. Les graphismes sont vraiment incroyables et on se croirait dans un diorama. Tout à l’air si solide et tangible que l’on voudrait pouvoir toucher, sentir et respirer l’air de cette île, ô combien mystérieuse. On est sous le charme du début à la fin.
Le plus extraordinaire des Zelda
Bref rappel pour ceux qui ne connaitraient pas l’original. Il s’agit d’un jeu Game Boy paru en 1993 et développé par une équipe différente des précédents titres de la série. C’est à dire sans la supervision de Miyamoto, ce qui explique pourquoi il est si différent. On garde la même structure que A Link to the Past, à savoir l’exploration de donjons successifs renfermant des objets nécessaires à la progression. Pensé comme un spin-off, ici point de Princesse Zelda ou même de Triforce.
Sur Nintendo Switch, c’est la même chose en plus beau. Parmi les changements notables, citons l’utilisation de presque toutes les touches. Alors que sur Game Boy on n’avait que deux boutons, on en a beaucoup plus sur la dernière console de Nintendo. Par exemple, le bouclier s’utilise avec R, l’épée avec B, tandis que A sert à parler aux gens ou à soulever des objets. X et Y quant à eux servent à utiliser les différents objets interchangeables via le menu. Enfin, la touche L sert à activer les Bottes de Pégase. Les allers-retours dans le menu sont beaucoup moins fréquents qu’avant et c’est un vrai plaisir. L’ingéniosité de Nintendo dans toute sa splendeur.
Que dire de la musique si ce n’est qu’elle se marie à merveille avec les graphismes tout mignons. Flûte, violon, avec même un peu de chiptune pour rappeler les racines ancestrales. On est conquis.
La traduction française a été quelque peu revue mais très légèrement, le travail de base étant suffisamment qualitatif.
Quelques écueils en écume
Même avec autant de qualités, The Legend of Zelda Link’s Awakening 2019 n’est pas exempt de défauts. Le plus visible est la baisse de framerate. Contrairement à Persona 5 qui cachait ses limites techniques par une direction artistique maline, Link’s Awakening 2019 en affiche autant que possible causant ainsi des ralentissements fréquents et franchement désagréables. Plus pernicieux par contre, la 3D amène une certaine imprécision et une absence de logique dans certaines situations. Je m’explique: quand un monstre se trouve derrière un rocher et que le coup d’épée l’atteint, il ne meurt pas. Il faut à tout prix déplacer le rocher pour affronter le monstre. Ce ne serait pas arrivé pas dans le jeu 2D. Le joystick rend également les déplacements moins précis qu’avec une croix directionnelle. On aurait aimé avoir le choix de l’utiliser d’ailleurs mais elle ne sert qu’à voir les étages dans un seul donjon (le 7).
Tout comme on n’est pas très impressionné par l’éditeur de donjons de notre côté. On aurait préféré un ou plusieurs donjons optionnels reprenant les mécaniques du jeu.
Malgré tout, The Legend of Zelda Link’s Awakening 2019 reste merveilleux, sans atteindre la maestria de l’original qui nous avait tous surpris à l’époque. Mais c’est toujours préférable à un Breath of the Wild vide, qui s’éloigne trop de la formule habituelle mais qui mérite une suite selon Nintendo. À quand une suite sur une autre île ou un remake de même facture des autres volets Game Boy (Oracle of Ages, Oracle of Seasons, Minish Cap) ? Là on re-dépenserait 91 $ sans sourciller.
Verdict
Les plus
- Les graphismes façon diorama
- Le même jeu qu’en 1993
- La traduction française qui garde son charme
- La bande-son
- Les contrôles modernisés
Les moins
- L’éditeur de donjon très limité
- L’absence de véritable contenu supplémentaire
- Les framedrop fréquents