Jump Force avait tout de la curiosité surprenante. Offrant un casting de rêve, il parvient néanmoins à briser notre enfance avec une réalisation affreuse malgré des combats corrects.
Dragon Seiya Piece Shippuden
Jump Force c’est le cadeau du magazine Shonen Jump qui fête ses 50 ans cette année. Cette publication hebdomadaire japonaise aura vu naitre de nombreuses séries que l’on affectionne tant. De Dragon Ball à Naruto en passant par One Piece, tous les grands manga sont passés par là. L’idée de réunir les héros de ces franchises dans un jeu vidéo ne date d’ailleurs pas d’hier. La PS4 avait accueilli, en 2015, J-Stars Victory Versus +, un jeu de combat reprenant ce principe de crossover. Si Jump Force a des défauts, il a au moins le mérite d’être compréhensible et accessible, le gros point noir de son prédécesseur. Mais c’est bien là sa seule qualité.
En effet, après une courte scène d’introduction qui nous met dans le bain côté graphismes (voir plus bas), on crée un avatar et on commence à tabasser du Venom. Pas le super héros mais la bande des antagonistes de ce jeu. On n’est cependant pas très loin de Marvel puisque les héros des différentes licences ont rejoint une organisation, Umbra, qui n’est pas sans rappeler le SHIELD des comics de Stan Lee.
On se retrouve alors dans la base qui sert de hub pour accomplir différentes missions qui ne sont que prétextes à une succession de combat. Soit. Les affrontements en 3 contre 3 (façon King of Fighters ou Tekken Tag plutôt que Dissidia) sont plutôt agréables et faciles d’accès. On a les frappes légères et frappes lourdes, la projection et les coups spéciaux que l’on réalise avec la gâchette droite et l’un des autres boutons. On peut par ailleurs acheter de nouvelles capacités plus puissantes grâce à l’argent récolté après chaque victoire.
Puis, sur simple pression du joystick gauche, on peut se transformer, si le personnage le permet, ou faire appel à un élément de la série dont il est issu. Goku et Végéta pourront se transformer en Super Saïen, Nicky Larson invoquera son Austin Mini rouge, etc… On apprécie tout ces clins d’œil mais il reste que certains éléments sont terriblement mal pensés. Par exemple, les combattants partagent tous la même barre de vie. Si on peut passer de l’un à l’autre sur simple pression de la gâchette gauche, ne vous attendez pas à un personnage en forme si vous avez déjà reçu quelques coups. Cette caractéristique devient inutile et purement esthétique comme tous les personnages se jouent de la même façon.
Le jump forcé de Jump Force
On est ravi de retrouver Goku, Naruto, Seiya ou encore Ryo Saeba (Nicky Larson). Mais dans quel état les retrouvons-nous? Utilisant le même moteur de jeu que Kingdom Hearts III, l’Unreal Engine, les deux titres ne pourraient et ne sauraient être aux antipodes graphiques l’un de l’autre. Jump Force est hideux. Si on ne le remarque pas trop sur des captures d’écran, il faut le voir en mouvement pour le croire. Les animations sont horribles. Tous les personnages ont l’air d’automates et sont rigides comme pas possible. Le pire doit être les yeux et leur regard vide. Naruto en particulier devient vraiment flippant. Goku a l’air d’une tortue dans sa démarche la tête rentrée dans les épaules. Quant à notre avatar, sa course prête plutôt à rire qu’autre chose. Quelle horreur! C’est bien simple on a l’impression d’être sur PS3 voire PS2 à certains moments.
En 2019, c’est tout simplement inadmissible. Quand des jeux comme Devil May Cry 5 nous offre un bijou de mise en scène et de crédibilité graphique, on ne peut décemment excuser le ratage technique complet qu’est Jump Force.
Optimistes, nous pensions que la vidéo de l’E3 2018, qui nous avait plutôt enthousiasmés, était du work in progress. Que nenni! La campagne qui n’est déjà pas extraordinaire donne simplement envie de passer toutes les cinématiques.
Avec de bien meilleures productions même chez le même éditeur avec Dragon Ball FighterZ, on ne peut vous recommander Jump Force. Ou alors faites comme nous, empruntez-le à la bibliothèque. De cette façon vous allez économiser pour un meilleur jeu et nous remercier. De rien.
Verdict
Les plus
- 40 personnages!
- Un crossover inattendu
Les moins
- La réalisation très datée
- Les combats rapidement brouillons
- La campagne faiblarde
- Les musiques d’ascenseur