Présenté lors de l’E3 2016 de Playstation, Days Gone est le premier jeu de Bend Studio (Syphon Filter) depuis Uncharted : Golden Abyss en 2012. Même si Days Gone reste un open-world classique et n’apporte rien de bien nouveau au genre, sa trame narrative et son monde dominé par des hordes de zombies combleront les plus fervents passionnés de jeux post-apocalyptiques.
UN MONDE SANS ESPOIR… OU PRESQUE
L’action
se déroule dans l’Oregon, deux ans après qu’une pandémie à l’échelle mondiale
ait transformé la majorité de la population en Freakers. Des créatures qui, comme les zombies dans la culture populaire, n’ont
qu’un seul but, tuer tout ce qui est encore vivant. On y incarne Deacon St.
John (Deek pour les intimes), un survivant de la pandémie et un des derniers membres
du Mongrels MC, un club de motards hors-la-loi peu recommandable. Tout au long
de l’aventure, on devra faire des choix difficiles afin de survivre dans ce
monde post-apocalyptique, choix qui auront un impact sur tous les survivants
qui croiseront le chemin de Deek…
Deacon est l’antihéros typique que l’on voit régulièrement dans les jeux vidéo ou séries télés des dernières années. Un homme au passé trouble et difficile qui tente de garder espoir et de se remettre sur le droit chemin. Pas facile à faire lorsqu’on vit dans un monde où c’est la loi du plus fort qui règne. On s’attache rapidement à Deek, grâce à une excellente performance de l’acteur Sam Witwer (Star Wars : The Clone Wars, Being Human). En général, la trame narrative est bien tissée et m’a gardé en haleine tout au long du jeu, malgré quelques rebondissements un peu trop clichés qu’on retrouve souvent dans ce type d’histoire post-apocalyptique…
Le scénario est étoffé, le jeu a une durée de vie de 30 heures, sans compter les nombreuses histoires secondaires et objectifs optionnels qui vous tomberont dessus si vous décidez d’explorer chaque recoin de la carte. Days Gone est rempli de cinématique (environ 6 heures selon les développeurs du jeu). Elles servent principalement à raconter le mystérieux passé de Deacon avec sa femme Sarah, avant l’apparition de la pandémie. Tous les dialogues du jeu ont été doublés en français (mais vous avez aussi le choix d’y jouer en version originale anglaise si vous le souhaitez). Un doublage réussi qui plaira à ceux qui préfèrent jouer leur jeu dans la langue de Molière.
ON NE CHANGE PAS UNE FORMULE GAGNANTE
Personne ne sera déboussolé dans les premières heures du jeu. Days Gone se joue comme plusieurs jeux d’aventure/survie à monde ouvert (open-world) de cette génération de console. La carte interactive sera votre outil de prédilection afin de savoir où sont les missions disponibles et comment s’y rendre. Les contrôles sont pratiquement identiques à Red Dead Redemption 2, tout comme la mini-carte qui permet d’être alerté s’il y a des évènements aléatoires dans le secteur. Il est possible de faire des déplacements rapides afin d’éviter les longs trajets en moto, mais il faudra d’abord éliminer les camps de survivants ennemis ou débloquer des centres de recherches qui sont cachés un peu partout. Ces centres de recherches vous permettront d’améliorer votre santé, votre endurance ou votre capacité à ralentir le temps.
Qui dit monde post-apocalyptique, dit aussi ressources limitées. Dès les premières minutes du jeu, il faut utiliser nos munitions avec parcimonie, car manquer de balles lorsqu’on croise plusieurs Freakers peut être fatal. Il faut donc fouiller les véhicules et maisons abandonnées à vos risques et périls afin de vous ravitailler. En plus des 3 armes à feu que vous pouvez trimbaler avec vous à tout moment, il est possible d’avoir une arme de mêlée qu’on peut trouver un peu partout, comme des bâtons de baseball ou des haches. Ces armes sont loin d’être indestructibles, il faudra en trouver une autre rapidement si vous voulez continuer à déglinguer du Freakers avec vos 2 mains. Évidemment, il est possible de fabriquer ou améliorer certaines armes de mêlées si on a les bons matériaux !
Il ne se passe pas une seconde dans le jeu sans que vous n’ayez votre fidèle destrier à vos côtés. Je parle ici de votre moto, l’objet le plus important du jeu. Tout au long de l’aventure, il est possible d’améliorer votre engin afin de pouvoir mieux résister aux obstacles qui se dresseront sur votre chemin. Mais le plus important est de bien gérer l’essence en moto, sinon vous pouvez tomber en panne sèche en plein milieu de nulle part, à la merci des ennemis ! Les courses poursuites et les fusillades en moto ne sont malheureusement pas les points forts du jeu. Le système de visée est automatique lorsque vous êtes sur votre bécane, ce qui rend le tout un peu trop facile et n’a rien de bien spectaculaire.
LE PIRE QUE L’HUMANITÉ A À VOUS OFFRIR
Si les Freakers individuellement ne sont pas à une grande menace, les hordes de Freakers qui se promène un peu partout seront inévitablement fatales si elles vous détectent. Les centaines de Freakers qui composent ces hordes vous déchiquèteront en un instant si vous ne réussissez pas à vous s’enfuir à temps. Car il est quasi impossible d’affronter une horde et d’y survivre. D’où l’importance d’être le plus furtif possible lorsqu’on affronte les Freakers, le simple son d’un coup de fusil peut alerter toutes les créatures dans le secteur. Ça donne souvent des moments tendus où un simple faux pas peut vous tuer…
Les humains dans le jeu sont tout aussi dangereux que les Freakers. Si la furtivité est privilégiée lors de rencontres avec les créatures, il sera à vous de décider comment vous voulez éliminer les camps de maraudeurs qui vous rendent la vie difficile. On est libre de foncer dans le tas avec toutes les armes à feu en notre possession si on le souhaite. Mais pas tous les humains sont mauvais rassurez-vous, on aura la chance croiser des camps de survivants qui vous accueilleront avec méfiance. Mais si vous accomplissez quelques tâches pour eux, vous allez pouvoir gagner leur confiance, gagner de l’argent et ainsi améliorer votre moto, vous armes, échanger vos primes, vendre votre viande, etc.
UN BEAU JEU, MAIS…
Days Gone utilise le moteur Unreal Engine 4. Les environnements sont bien rendus et varient d’une région à l’autre. La météo change en temps réel, créant une ambiance unique à chaque instant. Par exemple, les Freakers seront plus actifs s’il pleut ou si c’est la nuit. Les personnages principaux sont bien modélisés et le capture de mouvement (motion capture) des acteurs vient vraiment donner un réalisme aux animations. Malheureusement, on ne peut pas dire que le même souci du détail est présent sur certains personnages secondaires, qui manquent cruellement d’animation faciale dans certains cas.
Les performances ne sont pas au rendez-vous non plus. Sur une Playstation 4 de base, le jeu a de la difficulté à atteindre les 30 fps promis. On est loin d’un framerate constant, on ressent le jeu ralentir énormément lorsqu’il y a beaucoup d’actions ou lorsqu’on change de région. Le temps de téléchargement est aussi très long. Simplement démarrer le jeu pour se rendre à l’écran titre prend 1 minute et il faut une autre bonne grosse minute pour charger notre sauvegarde. Mais ce qui brise le plus le rythme et l’immersion, c’est les temps de chargement lorsqu’on déclenche une cinématique in-game ! C’est un peu frustrant en 2019 de devoir attendre 5-10 secondes devant un écran tout noir à chaque fois qu’on déclenche une cinématique… (Je vous rappelle qu’il y a pour environ 6 heures de cinématiques dans le jeu)
Sans compter les nombreux bugs qu’on retrouve souvent dans ce genre de jeu à monde ouvert. Un PNJ qu’on doit suivre qui n’avance plus, le jeu qui gèle complètement, des dialogues qu’on n’entend pas, etc. De plus, les ennemis humains sont des fois vraiment stupides, au point où l’on passe devant eux sans se faire détecter. Certains vont même rester coincés à courir dans un arbre ou autre obstacle sur leur chemin. En espérant que les futures mises à jour permettront d’améliorer l’expérience…
Verdict
Les plus
- Un bon scénario
- Des personnages intéressants et attachants
- L’univers post-apocalyptique crédible et bien représenté
- Les hordes de Freakers !
- Beaucoup de contenus
- La B.O. qui nous met dans cette ambiance d’isolement
- Les graphismes du jeu
Les moins
- Les performances du jeu
- Jouabilité assez classique, pas beaucoup de nouveauté
- Les séquences de fusillade en moto
- Certaines missions un peu redondantes
- Intelligence artificielle un peu stupide