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Xenoblade Chronicles X : notre critique

Véritable découverte sur Wii, le premier Xenoblade Chronicles de Monolith Soft avait charmé les amateurs de jeux de rôle japonais. L’annonce d’une suite spirituelle en janvier 2013 avait donc été accueillie à bras ouverts, d’autant plus que la Wii U ne compte que très peu de JRPGs. Quelques années plus tard, j’ai enfin pu investir plusieurs dizaines d’heures dans la nouvelle production de Monolith Soft. Est-ce que la longue attente en vaut le coup?

Bienvenue sur Mira

La Terre a été anéantie dans la foulée d’un conflit opposant différentes races extraterrestres. À bord du seul vaisseau spatial qui a échappé aux forces ennemies, le White Whale, l’humanité ou du moins ce qu’il en reste tente de trouver une nouvelle planète à coloniser. Malheureusement, au bout d’un certain temps, le vaisseau est repéré par l’ennemi. Il est alors obligé de se poser en catastrophe sur une planète inconnue où l’existence d’une race entière renaîtra ou s’effacera.

La planète en question, Mira, en est une des plus spectaculaires. Composée de cinq continents aux caractéristiques uniques, des vallons de Primordia à la jungle florissante de Noctilum, les environnements sont à couper le souffle. Afin de rebâtir New Los Angeles (NLA), vous devrez explorer ce monde inconnu dans la peau d’un personnage libéré d’une capsule d’hibernation cryogénique en début de partie. Au contraire de Xenoblade sur Wii, l’avatar est personnalisé : il est possible de modifier la plupart de ses traits, en passant de la couleur des yeux à son style de chevelure.

xenoblade chronicles x gameplay

Reconstruire le monde, une baston à la fois

L’objectif principal dans Xenoblade Chronicles X n’est pas de reconstruire NLA. Bien qu’une priorité, la mission au cœur du jeu est celle de retrouver le Lifehold, un morceau du vaisseau White Whale qui s’est détaché à l’atterrissage et qui renferme l’essentiel de la civilisation humaine. Une race extraterrestre particulièrement sauvage tente également de  mettre la main dessus pour en détruire toute trace. Les Ganglions représentent les méchants, motivés d’une faim insatiable de voir tous les humains disparaitre.

Pour mener à bien vos missions, vous devrez vous allier de personnages importants. Elma la première, celle qui vous sauve en début d’aventure, mais aussi Lin, prodige de la technologie du haut de ses 13 ans, de Lao, de Gwin, de l’adorable mais énervant Nopon nommé Tatsu, et bien plus encore. Au total, vous ferez équipe avec une tonne de héros aux personnalités et aux styles de combat différents. L’importance d’une équipe soudée fait toute la différence quand vient le temps de s’attaquer à la faune unique de Mira. Ici, les fans de Xenoblade premier du nom ne devraient pas avoir de problèmes. Les combats se déroulent en temps réel et les personnages sont contrôlés automatiquement sauf pour le personnage principal. Des attaques spéciales (Arts) sont déclenchées sur une palette en bas de l’écran. Suffit d’enchaîner les coups pour tuer un monstre, mais derrière ce système existe une certaine profondeur absente du premier Xenoblade.

Les combats sont en effet plus poussés avec la possibilité de choisir une classe avec son style de combat particulier. À force de gagner de l’expérience, ladite classe vous donne accès à des attaques ou des auras spéciales (Arts). Vous pouvez donc miser sur le combat à distance ou de mêlée et balancer le tout avec les autres membres de votre escouade (jusqu’à trois autres personnages). Une autre couche de complexité s’ajoute avec la présence des habiletés, lesquelles proposent des statistiques passives importantes. Il faut aussi prendre l’équipement en considération pour maximiser vos chances de réussite sur le terrain.

Un monde de possibilités

Xenoblade Chronicles X ne s’explique pas très bien et cette caractéristique posera sans doute problème aux néophytes de la série. Même si j’ai investi plus d’une centaine d’heures sur Wii, la suite spirituelle m’a causé des problèmes. Pas tant au niveau des combats que de l’ensemble des systèmes mis en place et mal expliqués. J’ai même été obligé de consulter le manuel virtuel du jeu pour comprendre une mécanique à peine effleurée (mais cruciale). Le jeu de rôle a des proportions démesurées, tant un point positif que négatif en ce qui me concerne. D’une part, le monde en est un sublime à explorer avec ses environnements vertigineux, pittoresques et immenses. D’autre part, le scénario en écope, bien moins ficelé et surtout moins présent que celui du premier Xenoblade.

Avec cette suite spirituelle, Monolith Soft a vu grand. Très grand. À tel point qu’il est facile de comparer Xenoblade Chronicles X à un MMO. Tant au niveau de la présentation que du contenu tel quel, le jeu de rôle emprunte une tonne d’éléments fâcheux à un genre qui ne se traduit pas très bien sur console. Plus précisément, les quêtes ne sont pas du tout mémorables. Elles se limitent à trouver un ou des objets, tuer un ou des monstres et c’est à peu près tout. Même le scénario principal ne diffère pas beaucoup sur ce plan, ce qui m’a laissé un peu sur ma faim.

Une tâche colossale

Xenoblade Chronicles X est un jeu avec une tonne de contenu. Si vous pouvez excuser ses éléments MMO avec notamment des quêtes insipides à souhait, le jeu vous récompensera. Explorer Mira est un véritable plaisir. Le travail des développeurs à ce sujet est colossal, rien de moins. J’ai joué plus de 50 heures et un des continents m’est toujours inconnu ou presque. Toutefois, j’aime développer les missions secondaires afin de maximiser les relations entre personnages. Ce système était présent dans le premier Xenoblade (affinités). Bien que moins à l’avant-plan dans cet épisode, il n’en demeure pas moins important pour débloquer des missions spéciales ou des cinématiques uniques.

Longtemps après avoir apprivoisé les bases du jeu, Monolith continue d’ajouter de la complexité. Après 30 à 40 heures selon votre rythme, vous obtiendrez un Skell, ces robots de combat géants qui ouvrent une toute nouvelle dimension tant à l’exploration qu’aux combats. Obtenir sa licence n’a rien de facile, mais au bout du compte le jeu en vaut la chandelle. D’autant plus que vous pouvez modifier ces machines de guerre comme bon vous semble avec de l’équipement spécial.

Autant de mots et je n’ai que survolé les systèmes du jeu. Sans tout couvrir, j’aimerais souligner que pour une fois, un développeur a fait bon usage du Gamepad. L’exploration de Mira passe par la pose de sondes que vous pouvez voir en tout temps sur le périphérique. De plus, le Gamepad est très utile pour voyager d’un point à l’autre sur la carte. Rien de très complexe, mais une fonctionnalité qui n’en demeure pas moins importante sans être gênante.

Place à la musique

Composée par Hiroyuki Sawano, la trame sonore est excellente mais inégale. Je ne suis pas fan des chansons avec paroles dans Xenoblade Chronicles X, à mon avis elles détonnent trop de l’ambiance générale. Le problème est exacerbé au cours de certaines cinématiques où il est difficile d’entendre les personnages en raison de la musique (et de ses paroles). Les autres morceaux sont incroyables, au point de concurrencer Satorl Marsh dans le premier volet. Je pense que la trame sonore est un iota inférieure à celle de Xenoblade sur Wii, ce que j’explique en partie par l’absence du groupe Ace+. La différence n’est pas énorme cependant, mais les morceaux avec paroles cassent trop par rapport au reste.

Unis pour la cause

Autre « preuve » que Monolith fait dans le MMO avec Xenoblade Chronicles X, le studio a préparé quelques fonctionnalités en ligne. À chaque fois que vous démarrez une partie, vous serez amené à rejoindre une escouade. Les détails à ce sujet sont un peu vagues, mais en tuant des ennemis spécifiques, vous obtenez des coupons spéciaux à échanger contre des récompenses uniques. Il y a une poignée de missions à réaliser en équipe avec d’autres joueurs, dont certaines se concentrent sur des affrontements de monstres clairement impossibles à tuer qu’avec l’aide de joueurs supplémentaires. Veuillez noter que les fonctionnalités en ligne ne sont pas intrusives du tout et je dirais même qu’elles sont effacées. Étant donné que mon test s’est échelonné sur une période de deux semaines, je n’ai pas pu vraiment tester cet élément. Les serveurs se déconnectaient souvent et les joueurs étaient peu nombreux pour une raison évidente.

La beauté de l’inconnu

Je me suis souvent arrêté dans Xenoblade Chronicles X pour contempler la splendeur des paysages. Chutes d’eau, volcans, déserts, cratères, constructions extraterrestres, la variété ne cesse d’étonner. J’aime aussi le fait que Monolith nous récompense pour explorer avec des crédits, des costumes, de l’expérience ou des vues imprenables sur le monde de Mira. Le visuel épate sauf au niveau des modèles de personnages qui laissent à désirer. J’ai aussi noté quelques problèmes au niveau de l’affichage des textures dans New Los Angeles (la ville principale) même avec les quatre grosses mises à jour installées sur ma console. Il semble y avoir un problème de streaming des données surtout lorsque le personnage court pour se déplacer.

Il serait impossible avec la technologie actuelle d’afficher des environnements gigantesques et aussi peuplés sans recourir à un truc. Monolith a opté pour une solution intelligente où les monstres et autres éléments du décor s’affichent en fondu à l’écran, ce qui est beaucoup moins déplaisant que le pop-in habituel des autres jeux à aires ouvertes. J’aime aussi l’agencement des menus et le fait que nous pouvons choisir d’afficher ou non la grande majorité des informations à l’écran pour une expérience plus sobre.

Verdict

Xenoblade Chronicles X est un jeu de rôle japonais ambitieux aux dimensions phénoménales. J’ai volontairement omis certains points de ma critique car je pense qu’il est important de le découvrir en sachant le moins de choses que possible, surtout au niveau de l’histoire, mais aussi des surprises recélées par les environnements, la conception des monstres, etc. Un joueur incapable de faire abstraction du style MMO de cette suite spirituelle ne devrait pas l’acheter à mon avis. Les quêtes sont vraiment répétitives et parfois frustrantes.

Le jeu peine également à expliquer ses nombreuses fonctionnalités et je ne devrais pas avoir besoin de lire le manuel pour m’y retrouver. Il faut donc aborder Xenoblade Chronicles X en connaissance de cause. Au-delà de cette courbe d’apprentissage élevée se trouve un contenu accrocheur qui vous tiendra occupé au moins 200 heures voire plus pour tout découvrir. Le scénario principal, quant à lui, est d’une excellente durée même si vous évitez toutes les missions parallèles.

En quelque sorte, Monolith a créé sa vision d’un MMO hors-ligne (avec quelques fonctions connectées), ce qui résulte en une expérience très différente de Xenoblade sur Wii. J’aime les jeux qui proposent une tonne de contenu donc j’ai été servi (et pas qu’un peu!). Après plus de 50 heures, je n’ai pas complété le scénario principal et j’ai exploré environ 25 % de Mira, c’est tout dire. Dans ce cas-ci, je crois que la pauvreté des quêtes est pardonnée par l’ampleur du monde et des possibilités. De plus, se balader en Skell dans des paysages pittoresques pour combattre des titans est une expérience inoubliable!

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