Depuis plus de treize ans maintenant, le sommet international du jeu de Montréal ou Montreal International Game Summit (MIGS) en anglais, rassemble des professionnels de l’industrie du jeu vidéo du monde entier. À l’image de la Game Developer Conference (GDC), le MIGS est un événement réservé aux acteurs œuvrant dans notre belle industrie. Retour sur cette édition charnière de 2016.
Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas cet événement voici un bref rappel de ses origines : c’est en 2004 que différents développeurs et partisans de la cause vidéoludique (parmi eux un certain Jason Della Rocca) à Montréal se rassemblent pour discuter d’un possible événement. La métropole est alors en pleine expansion et ils réalisent que la ville aux cents clochers n’a pas d’événements rassembleur comme la GDC sur la côte ouest depuis 1988.
Magistral bond en avant tel un plombier italien qui aurait avalé trop de champignons, douze ans plus tard le MIGS est un événement majeur et unique en son genre sur la côte Est et même au Canada. Aucun développeur ou aspirant développeur digne de ce nom ne manquerait cette grand messe se déroulant tous les ans au mois de novembre au Palais des Congrès de Montréal. Mais qu’en est-il de ce cru 2016 ?
Ce qui frappe tout de suite, c’est la présence de la réalité virtuelle (un article précisément sur le sujet est à retrouver ici). Elle est partout ! Près d’un stand sur trois proposait une expérience avec l’un de ces imposants casques à fils. On se souvient qu’il y a à peine deux ans, seuls deux Oculus Rift étaient présents pour une démo d’un jeu en vue à la troisième personne. On n’arrête pas le progrès ! Que ce soit Ubisoft pour le AAA avec Eagle Flight ou l’expérience proposée par le CDRIN (la même que l’année passée), il y en avait pour tous les goûts.
Paradoxalement, la vedette techno du salon n’était autre que le Hololens, casque de réalité augmentée, de Microsoft. La file pour tester l’objet ne désemplissait pas.
Toujours du côté des bons points, la zone expo où l’on pouvait tester les dernières prouesses de la technologie moderne, était bien plus espacée que les années précédentes et l’on y circulait de manière bien plus fluide. De même parmi les exposants, si l’on retrouvait les classiques Square Enix, Epic Games ou encore Frima, nous avons été agréablement surpris de voir de nombreux développeurs indépendants locaux qui ont pu bénéficier de l’offre Indie Pod soit un espace d’exposition entièrement gratuitement ! Un beau geste de la part des organisateurs de l’événement.
Les conférences étaient plus nombreuses que jamais et classées comme à l’accoutumée selon leur sujet : conception, son, programmation et technique, graphismes et aspect visuels, marketing, et affaires. Les classes de maîtres étaient de nouveau à l’honneur et permettaient de passer une journée en compagnie d’un expert d’un sujet donné.
Parmi les bémols de l’événement on note tout d’abord l’absence de salle pour les médias qui se sont trouvés relégués sur le côté de l’étage en face des toilettes… C’est dommage puisque la salle permettait de réaliser des entrevues au calme. D’un autre côté il y avait bien plus de table qu’une petite salle peut en accueillir.
Concernant les conférences, si les nombreuses interventions toutes catégories confondues étaient très bonnes, on ne peut s’empêcher de déplorer un manque de superstars comme cela a été le cas pour les précédentes éditions. En effet, l’intervenant pour la toute première conférence plénière était Adam Boyes, le même que l’on retrouvait dans la vidéo troll de Sony diffusé lors de l’E3 2013 dans laquelle il expliquait comment prêter un jeu envoyant une pique à Microsoft au passage. Devenu développeur indépendant depuis, son passage a été très apprécié mais manquait du panache que pouvaient offrir Ian Livingstone l’année passée ou Richard Lemarchand en 2011.
Si cette édition 2016 a été un franc succès tant pour les organisateurs, les développeurs, les conférenciers et les participants, il n’y a aucun souci à se faire concernant la prochaine itération de l’événement. Par ailleurs, on s’attend à une célébration en grande pompe, la ville hôte qu’est Montréal célébrant son 375ème anniversaire en 2017.