Annoncé en grande pompe sur leur page Facebook, le restaurant Saint-Bock, en ce moment en plein travaux, a annoncé vouloir proposer à son tour du jeu vidéo sous la forme de bornes d’arcade. On nous annonce que ces dernières seront au nombre de dix et contiendront chacune pas moins de 65 jeux.
Si l’idée est louable et s’inscrit parfaitement dans le nouveau visage du Quartier Latin de Montréal (où le jeu est très présent, à tel point qu’il porte le surnom de Quartier Ludique), elle ne fait pas que des heureux, à commencer par leurs voisins d’Arcade MTL. Cependant, alors que de nombreuses personnes sont outrées et appellent d’ores et déjà au boycott du Saint-Bock 2.0, il faut noter quelques points importants.
Premièrement, bien qu’Arcade MTL propose une idée intéressante, mais surtout très bien exécutée avec professionnalisme, expertise et passion, ils n’ont rien inventé et ont également pioché dans les ressources d’un autre bar restaurant Montréalais proposant consoles et bornes d’arcade, le Foonzo. Celui-là même qui accueillait Dominic Bourret alias Papa Cassette et ses soirées retrogaming en 2013 et 2014 avant qu’il ne se décide à voler de ses propres ailes et n’accomplisse, avec brio, sa vision.
Deuxièmement, comme dans tout business, si une idée fonctionne, elle est copiée. Faut-il y voir un affront ? Aucunement et bien au contraire ! Quoi de plus flatteur que de se dire que notre idée était tellement bonne et notre exécution parfaite que quelqu’un veut nous copier ? Est-ce que McDonald’s a souffert des innombrables lieux de restauration rapide ne faisant que des burgers ? Est-ce qu’Apple a souffert des nombreux baladeurs numériques ? Est-ce qu’Enix a souffert de la concurrence avec Squaresoft et ses Final Fantasy ? Vous l’aurez compris, la réponse à toutes ces questions est la même : non ! C’est le marché et le public qui décide de la proposition qui l’intéresse le plus.
Troisièmement, les publics sont vraiment différents. Le restaurant qu’est le Saint-Bock, ne compte pas se transformer en barcade, du moins ce n’est pas l’impression qu’il donne. Si l’on ne peut pas saluer l’originalité de l’approche, les clientèles ne déserteront pas un endroit pour aller dans un autre. Une fois de plus, le consommateur décidera de l’offre qui lui convient le mieux.
Par ailleurs, le Saint-Bock est, d’après les notes reçues via Facebook, Yelp, et d’autres, un très bon restaurant qui cherche à se diversifier en choisissant le jeu vidéo. Tant mieux.
Au moment d’écrire et de publier cet article, le Saint-Bock a retiré sa publication du 17 janvier 2017 concernant son annonce suite aux très nombreuses réactions qu’il a suscitées.