Quand Sony a présenté certains des titres qu’on allait découvrir sur Playstation 5 lors de la présentation Future of Gaming, un titre a particulièrement retenu mon attention: Kena: Bridge of Spirits.
Avec une présentation charmante et colorée, un univers mystérieux qui a tout de suite su capter mon attention, et surtout, une présentation incroyablement soignée pour un studio dont personne n’avait jamais entendu parler, Ember Labs, Kena se démarquait du lot.
Après plusieurs délais, le jeu est maintenant disponible sur Playstation et Epic Game Store. Kena a-t-elle su tenir ses promesses, ou tout n’était-il que poudre aux yeux?
Des fois, il faut croire en la magie.
Une présentation digne de Pixar
La première chose qui saute aux yeux en jouant à Kena: Bridge of Spirits, c’est la présentation.
C’est un cliché de le dire quand on parle d’un jeu avec un style plus cartoonesque, mais c’est plus vrai que jamais; Kena nous donne l’impression de contrôler un film d’animation 3D en temps réel.
En fait, (désolé pour les lecteurs hors-Québec qui ne comprendront sans doute pas la référence), mais on dirait qu’on contrôle une publicité d’IGA. Les personnages 3D de Kena ont tout pour rappeler les caricatures en animation de Ricardo et de Christian Bégin.
Et ce look très soigné n’est pas le fruit du hasard. Avant de se lancer dans le développement de jeux, Ember Labs, les développeurs, ont travaillé pendant de nombreuses années à produire des animations 3D dans le monde de la publicité.
C’est après avoir conçu Terrible Fate, un court-métrage d’animation rendant hommage à Majora’s Mask, que l’équipe d’Ember Labs a décidé de se consacrer à son rêve de développer un jeu (d’ailleurs, l’influence de Zelda est évidente dans le premier titre du studio).
Le savoir-faire d’Ember Labs s’est bien transposé à l’univers du jeu vidéo. Les personnages sont expressifs, au point où les cinématiques pourraient être diffusées tel quel dans un film au cinéma, sans ajustements.
Même les graphismes lors des séquences de jeu sont à la hauteur. L’interface, volontairement minimaliste, entretient cette impression de contrôler un film d’animation à gros budget.
Après une année où les joueurs PS5 n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent, Kena: Bridge of Spirits est l’un des premiers titres qui m’a vraiment donné l’impression de jouer à un jeu next-gen (mais le titre est quand même disponible sur PS4).
Une histoire tout aussi Pixar-esque
Le secret des films de Pixar, c’est de raconter des histoires tristes dans un emballage mignon et léger.
Ember Labs a clairement copié les devoirs de Pixar.
Kena raconte l’histoire de l’héroïne éponyme, une guide des esprits. Armée d’un simple bâton qui lui a été transmis par son père, elle a pour tâche d’aider les esprits à progresser vers l’autre monde.
Elle débarque dans un village qui a été la proie d’une mystérieuse épidémie. Plusieurs esprits sont restés derrière, refusant de passer à autre chose. Prisonniers de leur colère ou de leur père, ils se transforment en abominations, pervertissant la nature qui les entoure.
Afin d’accomplir sa tâche, Kena est aidée des Rots, de petites créatures mignonnes et mystérieuses qui ont la capacité de redonner vie à la nature… une fois les esprits calmés.
Je ferai attention de ne pas vous divulgâcher la suite des événements, mais je peux quand même vous raconter que les thèmes du deuil, de la mort et de l’acceptation, sans oublier le sous-texte environnemental presque apocalyptique, sont des thèmes lourds.
Mais Kena réussit à traiter de ces sujets de façon optimiste et engageante. On a hâte de découvrir la suite, plutôt que de se voir attérés.
Tout sauf un jeu d’enfants
Il y a toutefois un aspect étrange à Kena; le niveau de difficulté.
Dès le départ, on vous suggère de choisir entre le niveau facile ou normal. J’ai commencé à normal, ayant beaucoup d’expérience dans les jeux d’action de ce genre.
Ça s’est bien passé pour le premier tiers du jeu. Puis, je me suis frotté à un boss particulièrement coriace, qui m’a demandé plus d’une heure d’essais consécutifs pour triompher. J’ai cru à une exception, mais bientôt, tous les boss se sont avérés aussi difficiles, voire plus.
J’ai fini par baisser le niveau à facile, quand un des derniers boss s’est révélé bien trop difficile pour mes pouces pourtant expérimentés. C’est dommage, parce que les ennemis réguliers étaient à un niveau de difficulté parfaitement équilibré à normal.
Et à facile, tout est devenu trop… facile. C’est comme s’il manquait un niveau de difficulté quelque part entre les deux. À la fin de mon aventure, on m’a annoncé que j’avais débloqué un niveau plus difficile.
Sans façon.
Compétent à défaut d’être original
Kena: Bridge of Spirits n’est pas un jeu qui révolutionne quoi que ce soit.
On voit que les patrons d’Ember Labs sont des fans de jeux, et ils ont de toute évidence pigé parmi leurs favoris. On ressent des influences très claires de God of War, Horizon Zero Dawn, Dark Souls et bien sûr The Legend of Zelda.
Quant au style visuel et à l’histoire, l’inspiration de Pixar est bien présente.
Mais entre vouloir imiter les maîtres et y arriver, il y a un pas. Un pas que Kena franchit avec brio.
La présentation est magistrale, la musique sublime, et le gameplay est satisfaisant, même s’il aurait pu être mieux équilibré.
Au final, Ember Labs nous offre donc un excellent titre à se mettre sous la dent si notre DualSense commence à prendre la poussière.
Verdict
Les plus
- Présentation exceptionnelle
- Les Rots sont SI mignons
- Agréable prise en main
- Des thèmes sombres explorés avec talent
Les moins
- Durée de vie correcte (environ 15h)
- Difficulté mal équilibrée