C’est lundi et, on le sait tous, le lundi personne n’a envie de travailler. On recherche le moindre prétexte pour procrastiner. C’est donc avec grand plaisir que je vous annonce vouloir vous aider dans votre quête de tout-faire-sauf-du-travail. Tous les lundis, je vous donne le droit de décrocher quelques minutes en vous présentant un jeu de société. Qu’il soit récent ou sorti il y a 50 ans, le jeu sera tout le temps un coup de cœur personnel.
Été 2009, j’ai commencé ma vie professionnelle chez Filosofia comme stagiaire-employé (oui! oui! j’étais stagiaire et payé). Bref, à peine mis les pieds dans l’entreprise, j’ai testé une de leurs plus récentes sorties : un jeu avec une toute nouvelle mécanique appelée deckbuilding. Dès la première partie, ce jeu a beaucoup changé ma façon de voir les jeux : Dominion ce qu’on peut appelé un vrai coup de coeur.
Et donc, qu’est-ce que c’est que ce jeu?
Comme écrit plus haut, Dominion est un jeu marquant dans l’univers du jeu. En effet, c’est le premier jeu à avoir proposé la mécanique de deckbuilding qu’on pourrait traduire par construction de paquet. La construction de paquet, c’est quelque chose qu’on a déjà vu dans les jeux de cartes à collectionner (JCC) comme Magic: The Gathering. Cependant, si dans les JCC, les joueurs construisent leur paquet avant de jouer, dans Dominion (et les futurs jeux qui utiliseront cette mécaniques), le jeu tourne autour de cette construction.
Pour mieux comprendre, regardons comment fonctionne Dominion. Le jeu est, sans surprise, composé uniquement de cartes. Celles-ci sont divisées en paquets regroupées en quatre grandes catégories : Trésor, Victoire, Malédiction et Action. À chaque partie, les paquets de carte Trésor, Victoire et Malédiction sont toutes utilisées. Par contre, seulement 10 paquets des 25 différents contenus dans la boite sont utilisés, permettant ainsi des configurations différentes à chaque partie.
Au début de la partie, chaque joueur reçoit 7 cartes Cuivre (type Trésor) et 3 cartes Domaine (type Victoire) qu’il mélange et place face cachée pour former son paquet duquel il prend les 5 premières. À leur tour, les joueurs jouent les cartes de leur main dans l’ordre suivant : Action, Achat, Ajustement.
À la phase Action, le joueur peut jouer une carte Action qui lui permet de faire différents effets comme piger une carte de plus, envoyer une Malédiction à ses adversaires, jouer plus de cartes Action, etc. Ensuite, lors de l’Achat, il joue toutes ses cartes Trésor pour acheter une carte du jeu. Cette carte se retrouve dans la défausse du jouer sans être activée. En fait, à la phase d’Ajustement toutes les cartes jouées, encore en main et achetées sont mises dans la défausse et le joueur prend les 5 prochaines cartes de son paquet.
Rapidement, les joueurs arrivent au bout de leur paquet et c’est là que la notion de construction arrive. Dès qu’un joueur doit piger une carte, mais qu’il n’en a plus, il mélange sa défausse et forme ainsi un nouveau paquet duquel il peut piger. Ainsi, on peut voir chaque nouvelle carte comme un investissement pour les tours à venir.
L’objectif est assez simple, les joueurs cherchent à accumuler le plus de cartes Victoire qui donnent des points en évitant d’accumuler des Malédictions qui en font perdre. Une des petites twists du jeu réside dans ces cartes qui sont les seules à donner des points mais qui ne servent à rien pendant la partie (rien de plus frustrant que de perdre un tour parce qu’on a juste pigé des cartes Victoire).
En plus du jeu de base, une douzaine d’extensions sont disponibles et c’est sans compter les cartes promo et rééditions. Chacune apporte évidemment des petites mécaniques spécifiques, mais il est possible de mélanger librement les cartes des différentes versions. À noter que peu importe l’extension jouée, il faut au moins posséder l’un des deux jeux de base : Dominion ou Dominion – Intrigue. Si je dois en citer un seul comme mon favori, je dirais Rivages qui propose des cartes aux effets sur plusieurs tours.
Dominion – 2-4 joueurs – 30 min. – 13+
À essayer si :
- Vous aimez les jeux à combo où on mélange des effets de jeux à la recherche des plus efficaces.
- Vous avez déjà joué d’autres deckbuilder mais aimeriez en découvrir l’origine.
- Vous cherchez un jeu qui se joue aussi bien, voir mieux à 2 qu’à 4.
À éviter si :
- Vous ne voulez pas tomber dans le piège du « achète toutes les extensions ».
- Pour vous, un jeu sans pièce, sans plateau, sans pions, sans dés, n’est pas un jeu de société.
- Vous n’êtes pas fans de jeux avec peu ou pas d’interactions où chacun joue dans son coin.