C’est lundi et, on le sait tous, le lundi personne n’a envie de travailler. On recherche le moindre prétexte pour procrastiner. C’est donc avec grand plaisir que je vous annonce vouloir vous aider dans votre quête de tout-faire-sauf-du-travail. Tous les lundis, je vous donne le droit de décrocher quelques minutes en vous présentant un jeu de société. Qu’il soit récent ou sorti il y a 50 ans, le jeu sera tout le temps un coup de cœur personnel.
Si vous suivez mes chroniques Jeu du Lundi, vous vous rappellerez peut-être que mon tout premier jeu présenté est Betrayal at House on the Hill. Pour l’Halloween, je me suis dit que la version Legacy, titrée simplement Betrayal Legacy, serait toute indiquée.
Avant de commencer, j’aimerais signaler que comme c’est un jeu Legacy, c’est-à-dire que chaque partie est influencée par la précédente et que des surprises se découvrent au fil des parties, il n’y aura aucun divulgâcheur. Donc, si vous comptez y jouez, vous n’y trouverez rien ici qui pourra gâcher votre expérience. Finalement, je fais cette présentation alors que je n’ai joué que 9 parties sur les 13 annoncées par le jeu.
Et donc, qu’est-ce que c’est que ce jeu?
Pour ceux qui n’auraient aucune idée de ce qu’est Betrayal at House on the Hill pensez à jeu hommage des films de séries B : un groupe d’amis entre dans une maison -probablement hantée-, se séparent et un d’entre eux devient fou. La mécanique repose principalement sur des jets de dés, mais c’est son intégration thématique (avec une possibilité de 50 scénarios différents) qui rend le jeu unique en son genre.
Betrayal Legacy reprend les bases du jeu original pour le pousser encore plus loin. Ici, on joue des familles dont les descendants reviennent visiter la même maison, génération après génération. Ainsi, d’une partie à l’autre une nouvelle histoire se crée, mais toujours le même drame : un des joueurs devient fou et cherche à éliminer les autres.
Parmi les petits éléments novateurs, on trouve de belles surprises. Par exemple, certaines tuiles peuvent être hantées par des explorateurs morts dans les parties précédentes, ce qui peut déclencher certains effets de cartes. Autre chouette ajout : comme on joue des familles dont les héritiers reviennent visiter la même maison, il est possible de mettre un collant sur une carte objet. Ce faisant, l’objet devient un héritage qui donne un bonus supplémentaire à notre famille. De quoi personnaliser la partie.
Le jeu recèle de nombreuses autres surprises que je n’oserai pas citer ici, mais environ toutes les deux parties, les auteurs surprennent en proposant de nouvelles mécaniques qui s’intègrent très bien au jeu sans alourdir le tout. Avec toutes ces possibilités, on a très peu l’impression de jouer la même partie en boucle, comme c’est le cas avec d’autres Legacy que j’ai pu tester.
Le principal point négatif de la version de 2004 était sa règle de jeu qui était très floue et suscitait plus de questions qu’elles n’apportaient de réponse. Ici, c’est tout le contraire, un bon travail de simplification a été fait et nombre d’incertitudes n’ont plus lieu d’être. Je m’aventurerais même à dire que la version Legacy est ce qu’aurait du être Betrayal dès le départ : on garde tout le plaisir du jeu de base, mais avec des plus qui ne viennent que bonifier l’expérience.
Chaque partie amenant son lot de variables, le résultat final fait que chaque groupe jouant les 13 parties verra sa maison finale unique : collants ajoutés, cartes débloquées, tuiles retirées, etc. Et il semblerait qu’une fois le jeu terminé, il est possible de jouer des parties régulières avec 50 nouveaux scénarios… de quoi rentabiliser SON jeu.
Betrayal Legacy – 3-5 joueurs – 45-90 min. – 12+ (anglais seulement)
À essayer si :
- Vous avez un groupe fiable de 5 joueurs pour faire toutes les 13 parties
- Le hasard ne vous dérange pas du tout
- Vous voulez être surpris par un jeu qui intègre le thème à la mécanique
À éviter si :
- Vous n’êtes vraiment pas confortable avec l’anglais
- Vous n’êtes pas confortable avec l’idée d’écrire sur matériel de jeu, de poser des collants et autres modifications permanentes sur un jeu
- L’horreur, la science-fiction et autres thèmes de série B ne vous parlent pas du tout