Es-tu un rôliste haïssable?

 

Oui, oui, je te parle. En es-tu un? Tu connais ce joueur, ce maître du jeu, ou cet animateur qui te fait grincer des dents tellement il t’énerve. Cette personne qui te donne envie de jeter tes armes de Grandeur Nature à 100$ (et plus) par terre le plus violemment possible en quittant le terrain. Cet individu qui te donne cette étrange maladie qui consiste à renverser une table, ou plus connue sous le nom de table flip en anglais? Tu le reconnais, pas vrai? Mais en es-tu un?

Le rôliste haïssable est l’être parfait pour tuer une ambiance de jeu de rôle et, malheureusement, je crois que tous les rôlistes ont déjà été ce genre de personne au moins une fois dans leur existence. Ça ne se traduit pas systématiquement par le joueur. Comme dit plus haut, cette « agréable » personne peut être un animateur ou comédien dans l’univers du GN. Il peut être aussi le maître du jeu lui-même. Le rôliste haïssable est un fléau qui, en fait, touche toutes les sphères du jeu de rôle.

Comme je suis une chialeuse vétérane, je vais diviser ma « rédaction » (c’est plus un déversement de frustrations, mais bon) en deux textes. Le premier, celui-ci, portera sur le rôliste haïssable dans le domaine du jeu sur table. Le deuxième, sera sur cet individu exécra… de peu de morale oeuvrant dans les Grandeurs Nature.

Somme toute, voici les types de rôlistes haïssables dans le domaine du jeu sur table!

Ça mes amis, c’est votre chum qui décide de jouer un voleur ou un assassin sombre et mystérieux, mais qui ne fait strictement rien avec le groupe. Il va rester au loin à regarder le groupe en mangeant une pomme, car c’est ce que font les vilains et que son personnage est clairement un vilain qui fait le « bien ». C’est le type à dire : « Je vais voir pour des contrats d’assassinat », ou encore « Je vais aller dans la ville, pendant que mes amis dorment pour aller chercher l’orbe de feu, car je n’aime pas le plan de mes coéquipiers. » Si cela sonne des cloches, c’est le joueur solitaire. C’est le joueur qui prend le temps du maître du jeu pour c’est propre petites excursions. C’est aussi le joueur qui refuse une campagne unique (un joueur et un maître du jeu), car il ne veut pas faire de combat seul face au MJ . En gros, c’est le joueur qui fait rager ses coéquipiers et le MJ.

Faire un personnage complexe avec des faiblesses et des forces, lui donner une personnalité colorée, des tics et des tocs, le rendre magique pour le groupe, lui donner un but dans l’aventure, etc., n’est pas ce que fait ce type de joueur. Lui, il veut le personnage le plus OP (overpowered, trop fort pour rien) possible. Il veut que les chiffres sur sa fiche soient les plus hauts possibles. Il se balance du côté histoire ou personnalité, si son personnage peut tuer en un coup, là il sera heureux. Si vous désirez faire suer votre MJ, soyez ce joueur. Votre MJ devra jongler entre faire des ennemis pour vous et faire des ennemis pour le reste du groupe qui, eux, ont fait des personnages normaux. Ne pas voir d’évolution en son personnage ne m’est pas concevable. J’aime le classique du petit faible au début qui devient le plus fort à la fin, pas dès le départ!

Ne vous méprenez pas sur ce que je veux dire ici. Moi aussi, je fais mes fiches pour que mes personnages soient utiles et soient vraiment bons dans ce qu’ils font. Cependant, faire un personnage sans faiblesse, ce n’est pas un personnage que j’appelle intéressant. Donc, non, ne faites pas ça. Vous ferez rouler les yeux de tout le monde.

Ou également nommé « le joueur à nananes ». C’est le joueur qui sait qu’il est le héros de l’histoire et qui abuse de cela. C’est le joueur qui va toujours demander un passe-droit au maître du jeu pour que son personnage aille un petit plus que les autres n’ont pas. C’est celui qui va pondre un roman sur le passé de son personnage pour que ce dernier commence avec plus de connaissances ou plus de bonis que les autres joueurs, car dans son histoire « il fut un grand mage qui étudia avec les plus grands dans une école prestigieuse, aujourd’hui détruite malheureusement, donc il serait capable d’invoquer une boule de feu niveau 10 alors qu’il n’est qu’un niveau 2. »… Ouais… Celui-là.

 

Ça, c’est celui qui ne fait jamais rien de mal, car il est le joueur et le héros de la campagne… foutaise! C’est le joueur qui n’aura aucune honte à faire suer vos PNJ. Mais attention, si vos personnages lui répondent et réagissent mal au comportement du personnage joueur, et bien vous allez en entendre parler! « Je n’aime pas le fait qu’Éric Gen me refuse le contrat. Il n’avait aucune bonne raison de le faire. Son comportement n’est pas logique, et bla! » Non, cela n’a aucun bon sens de refuser le contrat à une personne qui vous a insulté six fois en une phrase. Je veux dire, ma logique est clairement erronée. Quel MJ je fais, honte à moi!

C’est aussi le joueur qui pense que peu importe ses actions, qu’elles n’auront aucune réaction négative. C’est le joueur qui va frapper un garde qui refuse de le laisser entrer, mais qui va se fâcher contre vous quand le garde vient l’arrêter. Je veux dire, une action entraine une réaction, non?

Lui… c’est le plus hypocrite d’entre tous. C’est celui qui va avoir le nez dans le livre des règles à chercher comment en déformer une à son avantage. Il va remettre dans le visage du MJ les règlements pour forcer ce dernier à dire oui à l’action (probablement stupide) qu’il désire accomplir. Personne n’aime se faire tordre le bras et c’est pour cette raison que, quelquefois, vous vous battez contre l’avatar d’un dieu vraiment trop fort alors que vous n’êtes que niveau 1.

C’est aussi le joueur qui va questionner le réalisme des choses. « Ouais, mais dans la réalité, certaines personnes peuvent courir 35 pieds en peu de temps, pourquoi je ne peux pas? »
« Une hallebarde pouvait atteindre jusqu’à 6 pieds, pourquoi dans le jeu je peux en faire seulement 3?“
Ici, il faut comprendre que c’est un jeu et, pour que le jeu soit équitable pour tous, il faut quelquefois tricher sur la réalité des choses. De toute manière, ça joue des elfes noirs nécromanciens dans un univers où les plantes et les animaux vous parlent et ça vient parler de réalisme!

Je les mets dans le même lot, car ils sont énervants d’une manière très semblable. Ce type de MJ haïssable est celui qui détruit son monde petit à petit.
Dire « non » à tout ce que les joueurs veulent faire, car cela ne suit pas votre plan, c’est, en gros, refuser le fait que ce sont vos joueurs les héros de votre campagne et qu’ils sont autonomes. Le MJ n’est pas là pour contrôler le personnage à la place du joueur, il est là pour orienter les joueurs dans le monde. Si tu veux tout contrôler, écrit un roman.
Le MJ qui dit toujours « oui » est celui qui désire que le chaos règne dans sa campagne. Ses joueurs vont vite faire n’importe quoi et ils ne suivront jamais le file d’une histoire. Autant ce MJ peut être plaisant au début, mais, à la longue, il tuera sa campagne et les joueurs ne voudront plus y participer.

Ce MJ, je suis sûre que vous en avez déjà eu un, ne jouera pas les personnages que les héros vont rencontrer. Il dira des choses comme « Il te répond que la dame est partie à gauche de la rivière ». Il ne va pas prendre de petite voix pour que vous puissiez reconnaitre certains personnages. Il va rester dans la statique de l’explication de base. Certaines personnes aiment ça, mais à la longue, ce statique nuit au jeu. Dans mon cas, cela donne envie de secouer violemment le MJ. Jeu de rôle, le nom le dit, jouer un rôle!!

Ce MJ haïssable vient souvent de pair avec le MJ qui dit toujours « non ». C’est celui qui vous fait vite comprendre que c’est SON monde, SES personnages, SON histoire et que vous n’êtes que des pions qui écoutez son expérience. Les joueurs ne sont pas les héros de l’histoire, juste des personnages de second plan pour que SON personnage soit le héros.
Ce MJ devient pire en pire s’il fait son propre système ou modifie le système d’un jeu existant pour l’adapter à sa vision des choses. Non seulement le monde, les personnages et l’histoire ne sont pas pour les joueurs, mais le système du jeu ne l’est pas non plus. Il refuse aussi la critique, car son système est parfait parce qu’après tout c’est son bébé.

Avez-vous déjà joué avec un MJ que son chum ou sa blonde est parmis les joueurs? Le MJ lui donne tout, car il ne veut pas se fâcher avec son/sa partenaire après le jeu. Ou encore, le MJ ne fait rien suite à un comportement désagréable ou face à la tricherie de son partenaire, car il est parfait et il ne peut rien faire de mal voyons. Attention, ici je dis chum ou blonde, mais ça peut être aussi le/la meilleur(e) ami(e). Peu importe qui c’est, on peut résumer ça par le fait que le MJ a un chouchou. Je peux comprendre en tant que MJ, qu’il y a des personnages plus plaisants à interagir avec et que d’autres… on essaye, mais être maître du jeu veut dire traiter ses joueurs de façon égale le plus possible. Les chouchous, on laisse ça aux profs.

Il existe plusieurs autres types de joueurs et maîtres du jeu qui nous font mordre nos poings. Ici sont simplement huit exemples que j’ai rencontré. Il ne faut pas non plus s’attrister en disant : « Je suis ce type de joueur/MJ, je ne mérite plus de faire des jeux de rôle. Déshonneur sur ma famille entière, déshonneur sur moi, déshonneur sur ma vache, seppuku! » Je suis formelle en disant que chaque joueur et maître du jeu ont fait au moins une fois dans leur carrière une gaffe majeure énumérée plus haut. Je ne suis pas blanche, joueuse comme MJ, j’ai été haïssable (demander à mes joueurs, ils vous le diront). Il y a des points plus haut que j’ai rédigé en passant à mes propres erreures, ainsi que celles de mes joueurs et de mes MJ. Personne n’est à l’abri de l’erreur, il faut simplement essayer de ne pas les reproduire et d’adapter son comportement quand on nous le fait signaler. Et si vraiment tu me dis que tu n’as jamais fait ça, que tu es parfait et que les points nommés plus haut sont stupides, car ce ne sont pas des problèmes, alors là, je suis désolée, tu es vraiment un rôliste haïssable.