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Les séries oubliées – Deus Ex – Retour augmenté sur la série

De JC Denton à Adam Jensen, du PC aux consoles de salon la série Deus Ex a beaucoup changé en quinze ans. C’est l’occasion idéale de revenir sur cette saga hors du commun.

Introduction

Les possibilités offertes par la science-fiction ont toujours inspiré les auteurs de différents médias. Que ce soit sous la forme du roman, comme l’a fait Frank Herbert avec Dune ; du film, à la façon de George Lucas avec Star Wars (quoiqu’en diront certains) ; ou encore du jeu de plateau avec Galaxy Trucker de Vlaada Chvátil, les univers futuristes font désormais partie intégrante du divertissement sous toutes ses formes. Bien évidemment, le jeu vidéo ne fait pas exception. Et on en est ravi!

Deus Ex, une oeuvre unique

De nombreuses séries vidéoludiques se classent dans ce genre. L’une des plus réussies est bien entendu celle des Deus Ex. Débutée en 2000 par Ion Storm, Deus Ex vous place dans la peau de JC Denton, un agent de l’organisation anti-terroriste UNATCO. Ce dernier peut compter sur les nanotechnologies, élément central de la série, pour améliorer ses capacités. Ce n’est pas sans rappeler l’œuvre culte de Paul Verhoeven, Robocop. L’intrigue de Deus Ex est par ailleurs assez complexe. Elle implique une large théorie du complot avec les fameux Illuminati aux manettes. Mais on a largement de quoi la comprendre.

Si le titre des texans ne représentait pas, ce qui se faisait de mieux en termes de graphismes, c’est parce que l’intérêt de Deus Ex  était ailleurs. Tout comme celui de System Shock, son aîné. Ce n’est pas une surprise, puisque parmi les têtes pensantes du projet, on trouve nul autre que Warren Spector. Il était producteur chez Looking Glass, le studio créateur de System Shock. Deus Ex était son bébé, le projet qu’il avait mis sur papier sous différents noms. Mais sans jamais pouvoir accomplir ce rêve. Jusqu’à ce que John Romero lui promette qu’il pourrait le réaliser s’il venait travailler chez Ion Storm. Tout comme le diptyque de Looking Glass, Deus Ex devient un jeu de rôle en vue à la première personne. Les dés sont jetés.

Des débuts prometteurs

Grâce à un gameplay très fourni offrant des myriades de possibilités quant à la façon d’accomplir les différents objectifs, ce premier volet est rapidement devenu un classique du genre jeu de rôle à l’occidental. Par ailleurs, les terrains de jeux sont très variés. Ils vous conduisent tour à tour dans des versions dystopiques de New York, Hong Kong et Paris.

Malgré tout, cette prestation souffre de quelques éléments négatifs. Le système de combat est vraiment raté et le voice acting tombe à plat. Cependant, l’univers reste suffisamment riche pour passer outre ces quelques imperfections. Par ailleurs, bien qu’exclusif au PC pendant un certain temps, le jeu d’Ion Storm connaît également une vie bien plus discrète sur console. Plus précisément sur PlayStation 2 en 2002 sous le nom Deus Ex: The Conspiracy, avec interface simplifiée et visée automatisée.

Une suite décevante

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Deus Ex

Même si le succès commercial demeure modeste, les joueurs et la presse ont unanimement salué les qualités du jeu. Une suite est donc mise en chantier afin de capitaliser sur ce succès critique. Commercialisé trois ans après l’original, Deus Ex Invisible War est radicalement différent de son prédécesseur. Pour cause, il est pensé avant tout pour le marché des consoles, Xbox en tête. Harvey Smith, qui avait rejoint l’équipe en tant que concepteur en chef du premier Deus Ex, l’avoue lui-même : « Nous avons écouté en priorité les personnes qui nous parlaient des aspects négatifs du jeu. Nous nous sommes concentrés à les résoudre pour l’épisode suivant. Nous avons complètement ignoré les joueurs qui nous partageaient leur expérience positive. »

Résultat : l’arbre de compétences est réduit, les aires de jeu bien plus étriquées, mais les combats sont améliorés. De plus, à cause du lecteur DVD de la Xbox, des temps de chargement longs et intempestifs s’invitent dans l’expérience de jeu. Ils la détruisent peu à peu. Contrairement aux idées reçues, Deus Ex Invisible War n’est pas un mauvais jeu. Son problème est d’être la suite d’un titre tellement acclamé que ses moindres errements se remarquent comme le nez au milieu de la figure augmentée.

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Deus Ex Invisible War

Futur augmenté

La série connaît alors une traversée du désert avec des antépisodes (oui, le mot français pour « prequel ») comme Deus Ex Insurrection ou encore Deus Ex 3. Ces derniers disparaissent des plannings les uns après les autres. Un titre multijoueur fonctionnant avec le moteur du jeu de Deus Ex Invisible War devait même voir le jour et prendre le nom de Deus Ex Clan Wars. Mais étant donné l’accueil mitigé reçu par son aîné, il se transforme et s’émancipe. Il finit par perdre tout lien avec la série et devient Project Snowblind.

Dynamisme augmenté québécois

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Project Snowblind

Ce n’est qu’en 2007 que le studio d’Eidos-Montréal, nouvellement installé, annonce travailler sur le nouvel épisode de la franchise. Conformément à la volonté des créateurs originels, ce nouvel épisode se déroule avant le premier. Le fruit du labeur des développeurs québécois voit le jour en août 2011 sous le nom Deus Ex Human Revolution. On y contrôle Adam Jensen, un agent de sécurité de Sarif Industries. Après un incident qui l’a laissé gravement estropié, il reçoit des augmentations nanotechnologiques.

Bien que l’aventure soit riche en action et espionnage de toutes sortes, c’est véritablement ce Deus Ex Human Revolution qui nous rappelle le plus Robocop. En effet l’humanité des personnes technologiquement augmentées est remise en question. Ce qui crée un lien fort avec le personnage de Murphy dans le film de 1987.

Tout comme l’original, cet épisode nous permet de voyager dans différents endroits du monde, y compris Montréal. Mais la mission se déroulant dans la ville aux cents clochers ne consiste qu’à infiltrer un bâtiment. Le jeu de l’équipe de David Anfossi, devenu le chef du studio en 2012, a reçu un très bon accueil tant critique que commercial. La mission est donc remplie.

Le seul reproche que le jeu a reçu concerne les combats de « boss », véritables anomalies dans ce parcours sans faute, et pour cause, ces derniers ont été sous-traités. Le temps venant à manquer, cette partie du jeu n’a pas bénéficié du même soin que les autres, ce qui se ressent clairement.

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Bien entendu, ce succès a engendré une suite baptisée Deus Ex Mankind Divided, dont vous pouvez retrouver la critique par ici. La série a clairement de beaux jours devant elle et on a hâte de voir ce que les développeurs nous réservent.

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