Critique – Mini Metro

 

Petit jeu indépendant, Mini Metro propose une expérience rafraîchissante mélangeant jeu de casse-tête et jeu de gestion en temps réel. Avant de plonger dans la critique de ce jeu, il est important de mentionner que Mini Metro est également disponible sur mobile, mais que le présent texte ne se base que sur la version Steam.

Qu’est-ce que Mini Metro?

Dans ce jeu, votre objectif est des plus claire. En effet, vous devez créer et ajuster un système de lignes de métro afin de satisfaire les besoins de tous les usagers du réseau. Si jamais trop de passagers s’accumulent à une station, un décompte s’enclenche et vous devez alors tenter de vider le plus rapidement la station, sans quoi une défaite suivra. De plus, vous pouvez avoir plus d’une station à la fois qui est surchargée, ce qui crée un véritable sentiment de panique plus la partie est avancée.

Comment on y joue?

Dans le menu, vous commencez par sélectionner la ville dans laquelle vous allez devoir construire votre réseau. Plus de dix villes de plusieurs continents sont disponibles (Londres, New York, Montréal, Le Caire, Hong Kong, Sao Paulo, Melbourne, etc.). Ainsi, lorsque la partie débute, trois stations apparaissent sur une carte de la ville. La partie démarre quand le joueur commence à relier les stations entre elles au moyen d’un simple drag and drop.

Chaque ville a trois stations de base, soit une en forme de rectangle, une en forme cercle et une en forme de triangle. Une fois la partie lancée, des passagers répétant ces différentes formes commencent à apparaître à chaque station et vous devez construire votre réseau de façon à ce que les passagers triangles aient accès à une station triangle, et ainsi de suite.

Une fois deux stations reliées, une locomotive se met automatiquement en marche et fait le tracé du début à la fin avec une capacité de six passagers. Ainsi, des passagers cercles embarquerons dans la locomotive et y resteront jusqu’à ce que le wagon croise une station de la forme correspondante. S’il n’y a pas la bonne station sur la ligne que patrouille le métro, les passagers resteront à leur station ou débarqueront à une station qui leur permet de changer de ligne en vue d’atteindre leur destination. Au fur et à mesure que la partie progresse, plusieurs stations aux formes différentes apparaissent aléatoirement et vous devez tout faire pour les relier à votre système existant, que ce soit en prolongeant une ligne, en détournant une ligne existante ou encore en en créant une nouvelle.

 

Le défi dans tout cela?

Le jeu progresse dans Mini Metro avec une échelle basée sur les sept jours de la semaine. Quand vient dimanche, soit la fin du cycle, le jeu s’arrête momentanément histoire de vous donner une récompense, par exemple une voiture de métro supplémentaire à utiliser dans votre réseau en plus de vous proposer un choix entre deux améliorations comme une ligne supplémentaire pour votre réseau ou encore un tunnel, permettant ainsi de prolonger vos lignes au-delà des cours d’eau. Selon la ville choisie, des ajouts contextuels vous sont proposés. Par exemple, la ville d’Osaka vous permet de placer des voitures de TGV sur votre réseau, vous permettant ainsi d’améliorer l’efficacité des simples locomotives de base.

Si le tout parait plutôt simple au début, les parties deviennent progressivement de plus en plus difficile et vous aurez donc à faire des choix stratégiques avec des ressources de moins en moins nombreuses. L’apparition d’une nouvelle station sur une île auparavant ignorée par votre réseau vous forcera sans contredit à repenser toute la disposition de votre système. Vous avez donc à gérer l’orientation de vos lignes de façon à permettre une croissance dans toutes directions, à contrôler la longueur de vos lignes pour empêcher toute surcharge ou encore à disposer stratégiquement vos voitures de métro sur la carte de façon à maximiser votre efficacité en tant que seul organisateur de toute ce chaos. Pour complexifier le tout davantage, une fois la partie bien avancée, des stations de formes exotiques et uniques commencent à apparaître. Ces dernières viendront bien souvent perturber tout l’ensemble harmonieux que vous aviez planifié au départ.

 

Côté artistique

L’expérience proposée par Mini Metro est accompagnée par une direction artistique des plus épurée qui se marie très bien avec le jeu. Soulignons aussi au passage l’option d’un mode nuit qui peut être plus doux sur les yeux et aussi la présence de différents modes pour les daltoniens. La bande sonore suit aussi cette tangente vers la simplicité, bien qu’elle s’accompagne aussi de plusieurs prouesses techniques. En effet, la trame composée par Disasterpeace se module selon l’état et la composition de votre réseau et accompagne ainsi admirablement bien l’expérience de jeu. Le tout forme un ensemble harmonieux, bien que sans éclat.

 

D’un point de vue plus critique

Mini Metro est un jeu qui vous plonge dans un état de concentration assez relaxant avec sa proposition simple et efficace. Vous pouvez prévoir environ une vingtaine de minutes pour terminer une partie. Toutefois, malgré les options d’amélioration du réseau uniques à chaque ville, la logique derrière la création et la gestion du réseau reste sensiblement la même, ce qui peut mettre un certain frein à votre envie de rejouer chaque ville une fois le jeu complété. Cependant, si l’expérience de base vous plaît, vous plongerez de nouveau sans problèmes dans les villes que vous avez déjà complétées en tentant d’améliorer votre meilleur score précédent.  

En plus du mode de base, deux autres modes de jeu sont proposés. Il y a le mode sans limites qui vous permet de gérer un réseau sans crainte qu’il devienne surchargé et le mode extrême qui vous empêche de modifier une ligne de métro une fois que deux stations sont reliées. Bien que les propositions semblent intéressantes, elles ne modifient pas vraiment l’expérience de base au point de vouloir véritablement refaire chacune des villes d’une façon différente.

La principale lacune du jeu est selon moi le manque de guidance présent dans le jeu. Lorsque vous commencez votre première partie, aucune information, aucune aide ne vous est fournie pour bien comprendre quel est votre objectif et, surtout, comment l’atteindre. On est bien souvent habitué à avoir des informations lorsqu’on laisse le curseur flotté sur une icône, mais ce n’est pas le cas dans Mini Metro, alors il est possible de passer à côté de certaines possibilités ou mécaniques offertes par le jeu.

 

Conclusion

En résumé, Mini Metro est un jeu extrêmement bien ficelé qui a vraiment une personnalité et un charme qui lui est propre. Si le jeu n’est toutefois pas des plus complexe, la génération aléatoire de chaque niveau permet tout de même de vivre une expérience unique à chaque fois. L’état de concentration léger et relaxant créé par le jeu vous permet d’avoir du plaisir tant dans une courte séance de jeu que lors d’une plus longue période. Soulignons aussi l’habile génération aléatoire qui ne paraît jamais injuste et qui prend plus la forme du défi que celle de l’injustice aux yeux du joueur.