Gratuit depuis le 1er mars, A King’s Tale Final Fantasy XV est disponible sur PS4 et Xbox One. Pour le meilleur et pour le pire ?
Retour vers le passé
Se déroulant 30 ans avant les événements de Final Fantasy XV, A King’s Tale vous place dans la peau du roi Regis lui-même, père de Noctis, héros de l’épisode canonique. Peu subtile, mais très bien exécutée, la narration du titre téléchargeable prend la forme d’une histoire que le bon roi raconte au chevet de son fils avide d’en savoir plus. Les propos, si leur véracité reste à prouver, sont suffisamment plausibles pour que l’on ne se pose aucune question durant notre progression faite de monstres à vaincre et pourchasser.
Point fort de cette réalisation en partie québécoise (le studio Mirum en charge de la programmation et du concept est à Québec) : le « gameplay ». Il rappelle les meilleurs « beat’em up », genre disparu des productions à gros budgets, sans pour autant leur arriver à la cheville. Cela dit, que l’on soit fan de Streets of Rage ou Final Fight (pour ne citer que les plus célèbres), on trouve son compte avec A King’s Tale Final Fantasy XV qui relève tout de même un peu le niveau avec un côté stratégique. En effet, contrairement aux titres 16-bits suscités dont le jeu s’inspire clairement, il ne s’agit pas ici de foncer bêtement en utilisant toujours le même bouton ou combinaison de boutons.
Au contraire, la production de Square Enix propose différents monstres ayant chacun une faiblesse. Notre roi peut donner un coup horizontal (Entaille), vertical (lacération) ou un choc à l’aide de son bouclier. Comme dans n’importe quel jeu moderne, on vous tient par la main en vous expliquant à l’aide de gros textes, stoppant de manière inopinée et frustrante la progression, comment survivre dans ce contexte.
Soigné
En termes de coups spéciaux, hors combos, ces derniers prennent l’apparence de vos compagnons croisés au gré de votre aventure comme Cid, ou votre intendant borgne Weskham, ou encore Clarus, le père de Gladio. Pour qu’ils vous viennent en aide, il suffit, une fois la jauge en bas à droite de l’écran suffisamment remplie, d’appuyer simultanément sur deux boutons, ce qui n’est pas non plus sans rappeler les « strikers » de King of Fighters ’99 et 2000. De plus, si la barre est pleine, une pression sur le bouton épaule gauche (LB sur Xbox One et L1 sur PS4) déclenche une attaque dévastatrice.
Ce n’est pas tout puisque la magie est également de la partie dans une version bien plus utile que l’épisode XV de la série de Square Enix. Maintenez le bouton épaule droite (RB sur Xbox One et R1 sur PS4) après avoir sélectionné le sort grâce à la croix multidirectionnelle et le tour est joué ! Non seulement les pouvoirs magiques permettent de défaire certains ennemis plus rapidement comme les flans, mais ils offrent aussi la possibilité d’affecter vos ennemis de plusieurs façons. Que ce soit en les ralentissant avec un sort de glace ou en enflammant une partie de votre environnement avec un sort de feu pour ainsi leur causer des dégâts (étrangement vous en êtes exempté).
Les différentes créatures hostiles, si elles sortent avant tout du bestiaire de Final Fantasy XV, vont rappeler de bons ou moins bons souvenirs aux vétérans de la série puisqu’on y retrouve des pampas, des béhémoths, des géants de fer ou encore des Midgar Zoloms, ces serpents géants tout droit tirés de Final Fantasy VII.
Une réalisation de haute-volée
Techniquement parlant, A King’s Tale Final Fantasy XV est sublime pour autant que l’on aime le « pixel art ». S’inclinant davantage du côté de Risk of Rain ou de Hyper Light Drifter et de leur aspect minimaliste que de Shovel Knight, le jeu mettant en scène le roi Regis propose de surcroît des saynètes dans lesquels on le voit raconter son histoire à un jeune Noctis. Les détails sont époustouflants. Les dialogues lors des phases de jeu sont par ailleurs agrémentés de portrait qui jurent un peu avec le reste étant donné que ce sont des illustrations « réalistes » et faites de mille et un traits. Ce contraste est quelque peu étrange, mais n’empêche en rien l’immersion dans l’aventure.
Malheureusement, la durée de vie du mode Histoire est extrêmement faible (environ 1 h 30), ce qui nous laisse sur notre faim. C’est d’autant plus dommage que l’expérience proposée par A King’s Tale Final Fantasy XV est unique et intelligente avec un rythme de jeu soutenu et un aspect soigné. On a donc du mal à ne voir là qu’un énième produit marketing pour promouvoir le jeu. On notera tout de même la présence du mode Combats Oniriques qui se débloque une fois le mode Histoire terminé. Il s’agit là de défis comportant des règles précises telles que l’utilisation de magie obligatoire ou l’élimination d’un certain nombre d’ennemis. Il ne reste qu’à espérer que les développeurs pourront produire d’autres épisodes avec ce « gameplay » particulièrement prenant.