Tintin fête ses 90 ans, retour sur les jeux vidéo du reporter

Surtout connus en France et en Belgique, les jeux vidéo Tintin ne sont pas les plus faciles ni les plus reposants. Gare aux bris de manettes!

Retour sur les jeux vidéo du célèbre reporter belge

Le 10 janvier, Tintin, le célèbre reporter de la bande dessinée éponyme, soufflait sa 90ème bougie. Créé par Georges Rémi dit Hergé, le journaliste est apparu pour la première fois dans le journal le Petit Vingtième, employeur de son créateur. Il vivra toutes sortes d’aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres.

Dans les années 90 alors que le jeu vidéo made in France vit ses heures de gloire, et un éditeur voudrait capitaliser sur un héros bien particulier. Cet éditeur, c’est Infogrames, véritable mastodonte de l’industrie française. Menée par Bruno Bonnell, homme d’affaires impitoyable, l’entreprise a commercialisé de nombreux jeux inspirés des bandes dessinées franco-belges. Évidemment Tintin en faisait partie et ce, très rapidement.

Tintin sur la lune – Infogrames – PC, Commodore 64, Atari ST, ZX Spectrum, Amstrad CPC, Amiga – 1989

Après une scène d’introduction qui voit la XFLR-6 quitter la Terre pour s’envoler vers la lune, on en prend le contrôle dans une vue de dos. Cette première phase de jeu nous invite à éviter les astéroïdes. Suite à cela, Tintin et ses amis s’éveillent et on contrôle le reporter qui doit littéralement éteindre des incendies à bord de la fusée! Puis… retour dans l’espace et les incendies. C’est évidemment très répétitif mais les bons graphismes et solides animations aident à se mettre dans l’ambiance. Même les versions sur machines de moindre puissance sont techniquement réussies.

Tintin au Tibet – Infogrames – PC, Super NES, Genesis, Game Boy, Game Gear – 1994

Cinq and après un épisode adapté d’une BD, on pourrait croire que Tintin au Tibet reprend point par point la trame du livre. Que nenni! Dans ce jeu de plateforme aussi difficile qu’intransigeant, on commence par la scène de train du Lotus Bleu suite à laquelle notre reporter sauve Tchang qui deviendra par la suite son ami. Mais les développeurs, futés, ont fait de cette séquence un flashback et retombent sur leurs pattes avec la suivante. En effet, Tintin était en train de raconter sa rencontre avec son ami chinois au Capitaine Haddock dans l’hôtel de la station savoyarde fictive de Vargèse.

Là, on déambule dans le bâtiment sans trop savoir ce que l’on cherche. Comme dans les autres adaptations de l’époque tout est source de dégâts: les serveurs, les chiens qui balancent des valises ou encore les femmes de ménage. S’ensuivent les scènes de la bande-dessinée à savoir Katmandou, et l’ascension montagneuse séparée en plusieurs niveaux pour donner du grain à moudre aux joueurs.

Une fois de plus, la réalisation est à la hauteur. Les effets de zoom sont saisissants et les animations font honneur aux dessins animés diffusés l’année précédente. Bien entendu, sur Game Boy et Game Gear, il en allait autrement même si l’expérience, frustrante, restait globalement la même.

Tintin et le Temple du Soleil – Infogrames – PC, Super NES, Game Boy Color – 1997

Cette fois-ci, les plateformes de SEGA sont aux abonnées absentes, les ventes n’ont sûrement pas été au rendez-vous. Quoi qu’il en soit, Tintin et le Temple du Soleil reprend l’intrigue de deux albums: les Sept Boules de Cristal et le Temple du Soleil. Le jeu débute par l’attaque du professeur Cantonneau, l’un des scientifiques ayant pris part l’expédition au Pérou qui les avait vus dérober la momie inca Rascar Capac.

Bien plus diversifié que l’épisode précédent, le jeu de plateforme est toujours aussi difficile, frustrant, exigeant diront les fans (s’ils existent). On gardera tout de même en mémoire les séquences marquantes comme celle où l’on est poursuivi par la boule de feu. Ou encore celle à bord de la Lincoln-Zephyr du Capitaine Haddock. On omettra par contre celle où on est suspendu au condor qui précède par ailleurs une fuite avant dans laquelle on tente de survivre à une avalanche. Ce n’était même pas dans les albums! Techniquement c’est toujours très réussi même si les musiques sont en-deçà des capacités réelles.

Tintin Objectif Aventure – Infogrames – PC, PlayStation – 2001

Dernier jeu Tintin d’Infogrames avant que l’éditeur ne prenne le nom d’Atari suite au rachat de la firme co-fondée par Nolan Bushnell, Tintin Objectif Aventure utilise le support CD pour faire place à de plus beaux graphismes, des cinématiques tout en 3D et un doublage…un peu raté. On ne retrouve en effet pas Thierry Wermuth en français, voix iconique du reporter pour les dessins animés de 1992.

Concernant le jeu en lui-même, on a droit à un ersatz de Crash Bandicoot, en bien moins inspiré. Tout est lent et rigide et à mille lieux de ce à quoi la machine est capable. Le jeu est par ailleurs très mal reçu par la presse de l’époque. Ne perdez donc pas de temps à l’essayer. Un simple visionnement de la vidéo ci-dessous devrait vous suffire.

Les Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne – Ubisoft – PC, Xbox 360, PlayStation 3, Nintendo Wii, Nintendo 3DS – 2011

Il faudra attendre 10 ans et l’effondrement du jeu vidéo français avant de revoir un jeu Tintin. Par ailleurs, il n’est pas une initiative de développeurs quelconques, fans de la licence. Non, il s’agit ici d’une adaptation du film d’animation de Steven Spielberg (lui-même une adaptation de la BD du même nom).

Très fidèle au film techniquement, quelle que soit la plateforme, les fans purs et durs auront tout de même du mal à reconnaitre leur reporter préféré. Côté gameplay, les créatifs d’Ubisoft nous ont concoctés un jeu d’action aventure en 3D tout à fait respectable. On pilote un avion, on contrôle Milou de temps en temps, on navigue dans le marché aux puces et on cogne sur des ennemis. Un jeu de son époque qui n’a rien à envier aux productions concurrentes.