Au delà des jeux vidéo avec TEDx
Nous avons eu la chance d’être invité à une soirée de conférences très intimiste dans les locaux d’Elements AI intitulée Beyond Video Games ou au delà des jeux vidéo.
C’est Sébastien Ménard qui a ouvert le bal de cette soirée TEDx. Il s’agit du responsable audio monde de chez Gameloft. Ce soir il nous a bien évidemment parlé de sons mais avec une petite particularité. En effet il nous a également parlé d’histoire. On a plongé dans la chronologie des sonorités et musiques et de leur importance. Comme il le dit, si les graphismes sont le cerveau d’un jeu, les sons en sont le cœur et on ne peut le contredire, moi le premier. Combien de fois ai-je stoppé ma partie en cours pour profiter de la musique. Quoi qu’il en soit, il a ensuite traité des jeux mobiles, cœur de métier de Gameloft. Son point était qu’avec de plus en plus de joueurs qui font paradoxalement des parties de plus en plus courte, les sons se devaient d’être immersifs et gratifiants.
Après sa présentation qui a duré une vingtaine de minutes, on a eu une petite pause afin de profiter de la nourriture et des boissons qui nous étaient offerts gracieusement. Les participants avaient également la possibilité de répondre à un questionnaire en ligne afin de gagner des billets pour MEGA-MIGS 2019 et Geek-it! 2020.
MissHarvey et la démocratisation du sport électronique
C’est Stéphanie Harvey alias MissHarvey qui a ensuite enchaîné. On connaît tous son palmarès et, heureusement, elle n’a plus rien à prouver. Ou presque. Comme elle l’expliquait, son travail, puisque ça reste une travail, n’est pas de jouer toute la journée. Tout le monde peut devenir un joueur pro mais personne ne sait comment.
Elle s’est appuyée sur 3 piliers : tout d’abord la famille. MissHarvey déplorait qu’en 2019, on ne soutient toujours pas aussi naturellement un enfant qui veut devenir un joueur professionnel à l’inverse d’un autre qui veut devenir musicien ou joueur de hockey professionnel. Et il est temps que ça change. Elle nous contait combien elle a été chanceuse puisque ses parents ont fini par s’intéresser à sa passion et à l’encourager à poursuivre dans cette voie.
Puis elle a parlé de l’école. Pourquoi allons-nous à l’école ? Pour tout un tas de raisons. Acquérir des connaissances, s’épanouir, apprendre grâce à des experts… on se rend compte que tout cela s’applique au jeu vidéo finalement. On le voit d’autant plus avec certains établissements au Québec qui ouvrent des sections dédiées aux sports électroniques.
Enfin, elle a terminé avec la société, probablement le pilier le plus problématique même si les mentalités commencent enfin à évoluer. Elle a profité de la scène du TEDx pour nous raconter une anecdote peu reluisante pour le Québec. L’un des animateurs de l’émission Tout le monde en parle à laquelle elle avait été invitée en 2012 lui avait tendu la fameuse carte sur laquelle était inscrit en substance qu’elle devrait se trouver un vrai travail. Heureusement en 7 ans, les choses ont changé. Mais il reste encore du chemin à faire
Elle a conclu en disant que 62% de la population se définit comme joueur (pas forcément hardcore) au Canada. Mais par exemple, lorsqu’elle représentait le Canada à différentes compétitions mondiales, MissHarvey n’a jamais pu obtenir d’équipement officiel de la part du Canada, l’obligeant à se fournir elle-même à la Baie ou dans les duty free des aéroports canadiens.
Osama Dorias et la toxicité des joueurs
Enfin c’était au tour d’Osama Dorias de faire sa présentation. Osama Dorias, c’est un peu le du jeu vidéo. Ce concepteur de jeu de talent a fait son propre jeu, a œuvré au sein de différents studio et est maintenant l’une des figures de proue de Warner Bros. Games Montréal. Mais c’est aussi un conférencier de talent. Il parcourt le monde se rendant tantôt en Australie, tantôt dans un autre coin exotique du monde pour répandre la bonne parole tel un évangéliste du jeu vidéo. Les sujets qu’il aborde sont divers et variés et vont de tenter de changer l’image de l’islam dans les productions vidéoludiques à mettre de sa personne dans les jeux. Ce soir, il nous a parlé d’amour.
Il nous a replongé dans nos souvenirs tout en amenant les réalités du développement de jeu vidéo et le rôle souvent toxique des joueurs. Il a pris l’exemple d’un développeur de Call of Duty – Modern Warfare 4 qui expliquait qu’au moindre signe de changement, lui et son équipe faisaient face à une levée de boucliers systématique de la part de la communauté des joueurs. Souvent, malheureusement, cela dégénérait jusqu’à recevoir des menaces de mort…
Le jeu vidéo a cela de différents des autres industries, comme le disait Osama Dorias, les joueurs ont peur du changement Différences entre jeu vidéo et autres industries: les joueurs ont peur du changement. Et ils le font savoir, souvent de la pire manière possible.
C’est ce qui l’a amené à aborder la théorie du Gatekeeping. Il s’agit pour certaines personnes d’être des portiers, sortes de videurs virtuels et d’empêcher l’accès à la pratique du jeu vidéo dans ce cas à d’autres fans pour tout un tas de raisons idiotes. Sur la scène de TEDx Montréal, Osama a comparé ça à de l’intimidation et c’est malheureusement souvent le cas. Il nous a enjoint à dénoncer ces pratiques toxiques qui nuisent au jeu vidéo et à trouver un terrain d’entente entre les développeurs et les joueurs.