Opinion – Mon top 5 de 2019

Certaines années sont immédiatement reconnues comme des grandes cuvées du jeu vidéo. En 2017, par exemple, quand on a vu sortir dans la même année The Legend of Zelda: Breath of the Wild, Super Mario Odyssey, Cuphead et Horizon Zero Dawn, on savait qu’on vivait une grande année.

2019, malheureusement n’est pas de ces années-là.

Ça sent la fin de génération, et on voit que les grandes compagnies gardent leurs gros canons pour le nouveau Xbox et le PS5.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que 2019 n’a pas eu ses grands jeux. Pour celui (ou celle) qui a été attentif, 2019 est une année pleine de « hidden gems » et de titres qui laisseront leur marque dans l’histoire.

Voici donc mon petit top 5 de mes jeux favoris de 2019.

PS: Il s’agit d’une liste des jeux auxquels j’ai joué et que j’ai aimé personnellement. Il se peut que votre liste à vous diffère grandement, pis c’est ben correct.

5. Astral Chain

Parmi les studios de développement AA, peu de logos m’inspirent autant confiance que celui de PlatinumGames.

Mis à part quelques exceptions, les dernières productions de PlatinumGames frôlent le chef-d’oeuvre pour tout amateur de jeu d’action.

Leurs jeux ont également une signature particulière. Quand j’ai vu la bande-annonce d’Astral Chain pour la première fois lors d’un Nintendo Direct, avant même que le titre du jeu n’ai été révélé, j’ai dit à voix haute: « On dirait un jeu Platinum! »

Et en effet, Astral Chain est un jeu Platinum. On y retrouve tous les ingrédients qui composent l’identité des jeux du studio: une action frénétique mais peaufinée, des systèmes de combat demandant une grande implication du joueur, un esthétique animé complètement déjanté et de l’action, de l’action et encore de l’action.

Astral Chain réussit toutefois à se démarquer avec une idée centrale originale: grâce à la chaîne époynme, vous contrôlez un Légion, un démon qui tenterait normalement d’envahir la Terre.

En tant que policier, vous devez donc vous dresser devant l’envahisseur, votre Légion au bout d’une chaîne.

Non seulement devez-vous contrôler deux combattants à la fois, mais vous devez également contrôler la chaîne qui vous relie; elle peut à la fois servir de corde à linge contre les ennemis qui vous chargent, ou encore servir à attacher vos adversaires.

Grâce à son gameplay à la fois novateur et maîtrisé et une direction artistique réussie, PlatinumGames offre à Nintendo un titre exclusif à la Switch qui se classe parmi les meilleurs sur la plateforme.

4. Disco Elysium

Après le triomphe du studio estonien ZA/UM aux Game Awards, le chat est sorti du sac: Disco Elysium est un titre que vous devez absolument essayer.

Encore une fois, Disco Elysium se distingue par son originalité. Il s’agit d’un RPG pour ordinateur avec une vue isométrique, comme on en a vu d’autres avant.

Mais Disco Elysium a quelque chose de différent: c’est un RPG sans combats.

Vous incarnez un détective à moitié fou, qui se réveille amnésique d’une dure nuit d’abus de drogue et d’alcool. Votre personnage veut avant toute chose trouver un paquet de cigarettes. Vous comprendrez donc que le combat au corps-à-corps, ce n’est pas sa force.

Vous devrez plutôt utiliser vos mots, et vos capacités de déduction (ce qui ne sera pas facile avec votre esprit embrumé).

Et les discussions n’ont pas seulement lieu avec les PNJs; vous devrez également débattre avec les voix dans votre tête qui vous crient des déclarations contradictoires.

L’enquête ne sera pas facile.

Disco Elysium est un chef-d’oeuvre d’écriture. Étant moi-même auteur à mes heures, je ne peux que m’incliner devant tant de maîtrise et de finesse.

3. The Outer Worlds

Depuis tout à l’heure je salue l’innovation des jeux présentés dans ma liste.

Vous allez voir que ce n’est pas la seule qualité que je recherche, parce que The Outer Worlds n’est pas un jeu original pentoute.

En fait, je peux vous résumer le dernier titre d’Obsidian en 3 mots et un chiffre: Fallout New Vegas 2.

Voilà.

Mais ça ne me dérange pas, parce que j’ai ADORÉ les Fallout de la dernière génération et Bethesda semble vouloir s’éloigner de cette direction en faisant de la franchise un jeu de tir avant tout (l’ironie de la chose, c’est que The Outer Worlds, qui est bien davantage un RPG, a quand même un bien meilleur système de tir que Fallout 4).

Non, The Outer Worlds n’est pas un jeu novateur. C’est un Fallout dans un univers différent, où de méga-corporations ont colonisé l’espace, réduisant les colons à de simples ouvriers/consommateurs.

Encore plus apocalyptique que la post-apocalypse, donc.

Mais là où le dernier-né ne d’Obsidian ne se démarque pas par son innovation, il se rattrape avec une écriture fine et hilarante, ainsi qu’avec une prise en main solide et satisfaisante.

Maintenant, ne reste plus qu’à attendre The Outer Worlds 2!

2. Fire Emblem: Three Houses

Vous rappelez-vous du temps où Fire Emblem était une série réputée pour son niveau de difficulté extrêmement corsé?

C’est aujourd’hui de l’histoire ancienne.

Fire Emblem: Three Houses est sans aucun doute le titre le plus bébé-fafa de toute la série.

Si vous vous intéressez le moindrement aux missions secondaires, vous serez rapidement au-dessus du niveau recommandé pour toutes les missions de la quête principale.

Mais contrairement à ce que j’aurais pu croire à prime abord, le titre n’y perd pas grand chose. Au lieu de devenir un exercice de gestion de la frustration, Fire Emblem devient soudainement une expérience extrêmement zen où on relaxe en regardant nos nouveaux meilleurs amis triompher tout en tombant en amour les uns avec les autres.

La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal, mais c’est une maudite bonne raison pour faire tomber des personnages d’anime en amour avec nous en leur offrant le thé.

1. Slay the Spire

Je ne m’attendais vraiment pas à autant aimer le premier jeu de Mega Crit Games.

Je n’aime pas particulièrement les rogue-likes, et je ne suis pas un expert en jeux de deck-building.

J’ai tendance à préférer les jeux avec une trame narrative forte, un univers joyeux et un sens de progression clair avec une fin bien établie.

Bref, tout semblait indiquer que je n’aimerais pas Slay the Spire, un rogue-like de deckbuilding dans un univers sombre et mystérieux qui demande à être rejoué à l’infini.

Mais j’ai quand même décidé de lui donner une chance sur Switch, me disant que ça me ferait un petit jeu à jouer avant de me coucher.

Slay the Spire a dévoré ma vie toute entière pendant un mois.

Le système de jeu de Slay the Spire a clairement bénéficié d’un grand niveau d’attention. Il y a bien sûr un élément de chance, mais celui qui prend le temps de bien étudier les mécaniques de jeu découvrira qu’il est possible de bâtir un deck et de s’équiper d’artéfacts dont les effets seront cumulatifs et exponentiels.

Et il n’y a pas de sentiment plus satisfaisant que de terrasser un ennemi autrefois menaçant parce qu’on revient à la charge avec une stratégie imparable.

Slay the Spire est le roi du « juste une dernière partie », et c’est pourquoi j’en fais mon jeu de 2019.