Droits des travailleurs et travailleuses de l’industrie
Lors du MIGS 2019, Carolyn Jong, doctorante à l’Université Concordia et membre du Game Workers Unite Montreal, a donné une conférence sur les droits des travailleurs et travailleuses de l’industrie du jeu vidéo.
En effet, les employés dans les compagnies de jeux sont aux prises avec des conditions de travail parfois intenses. Parmi les difficultés rencontrées, se retrouvent notamment les heures de travail excessives, communément appelées dans l’industrie crunch time, les congédiements de façon cyclique et le harcèlement.
Ainsi, Carolyn s’est employée à faire connaître les droits des travailleurs et travailleuses face à ces situations selon les lois du travail en vigueur au Québec. Elle s’est attardée aux trois grands problèmes touchant l’industrie mentionnés plus haut.
Contrer des conditions de travail parfois abusives
Au niveau des périodes de crunch, Carolyn nous apprend que toute heure supplémentaire effectuée au-delà des heures hebdomadaires régulières de travail doit être payée. De plus, il est possible de refuser des heures supplémentaires si elles constituent plus de deux heures dans une journée régulière, ou lorsque vous avez travaillé plus de 12 heures sur une période de 24 heures ou plus de 50 heures en une semaine et, finalement, si cinq jours de préavis n’ont pas été donnés.
Quant aux licenciements, Carolyn souligne que les employés doivent recevoir un avis écrit s’ils sont mis à pied pour plus de six mois. Si la période de préavis donnée n’est pas suffisante, l’employeur doit payer la somme que l’employé aurait gagnée durant cette période. Un phénomène fréquent dans l’industrie du jeu vidéo est le licenciement de masse qui se définit comme étant le congédiement d’au moins dix employés sur une période de deux mois. Dans ce cas, les compagnies doivent aussi donner un préavis aux employés avant de mettre fin à leur contrat, autrement elles doivent payer pour le temps de travail que les employés auraient fourni durant cette période.
Pour ce qui est du harcèlement, Carolyn mentionne que selon le projet de loi 176, modifiant la loi sur les normes du travail, tout employeur doit adopter et rendre disponible une politique de prévention du harcèlement psychologique et de traitement des plaintes. Elle indique également les différentes instances auprès desquelles porter plainte pour harcèlement : pour un employé non syndiqué, auprès de la Commission des Normes du travail (CNESST), pour un employé syndiqué, auprès de son syndicat et, pour un travailleur autonome, auprès de la Commission des droits de la personne du Québec (CDPDJ).
Revendiquer ses droits
Pour contrer des conditions de travail parfois abusives dans l’industrie du jeu vidéo, il est crucial d’adopter des mesures visant à garantir le respect des droits des employés. Cela comprend la mise en place de politiques claires sur les heures supplémentaires, assurant une rémunération équitable et promouvant un environnement de travail sain. Une formation continue sur les droits du travail peut aussi responsabiliser les employés et favoriser une culture d’entreprise positive. Dans cette perspective d’amélioration des pratiques professionnelles, il est intéressant de noter comment d’autres secteurs du divertissement, comme celui des casinos en ligne, évoluent pour garantir des expériences sûres et régulées aux utilisateurs. Pour ceux qui souhaitent explorer ce domaine, notre guide des jeux de casinos en ligne en France offre une vue d’ensemble des meilleures pratiques en matière de réglementation et de sécurité.
Les travailleurs et travailleuses de l’industrie au Québec sont donc protégés par des lois et leurs employeurs ne peuvent les sanctionner pour avoir revendiqué les droits reconnus par les normes du travail, porté plainte à la CNESST, refusé des heures supplémentaires, etc.
En terminant sa conférence, Carolyn mentionne que la syndicalisation est un droit pour tous les employés et qu’ils ne peuvent pas être sanctionnés pour s’être syndiqués. Toutefois, les employés ne peuvent pas demander à d’autres employés de joindre leur syndicat sur leurs heures de travail ni tenir des rencontres syndicales sur les lieux de travail.
Il existe également des ressources à la disposition des travailleurs et travailleuses de l’industrie afin d’être mieux informés sur leurs droits : Game Workers Unite Montreal (GWUM), une association qui milite pour la syndicalisation de l’industrie du jeu vidéo; S’ATTAQ, un syndicat pour travailleurs et travailleuses autonomes; et Pixelles, un OBNL visant à aider les femmes en jeux vidéo. D’ailleurs, ces trois organismes ont conjointement organisé un atelier sur les droits des travailleurs et travailleuses de l’industrie vidéoludique et dont le document de référence, utilisé lors de l’atelier, est disponible sur le site web du GWUM.
En réponse aux conditions de travail parfois intenses des travailleurs et travailleuses de l’industrie du jeu vidéo, un mouvement semble prendre forme et gagner en importance. En effet, plusieurs s’allient afin de militer en faveur de la syndicalisation de l’industrie et de la protection de ses travailleurs et travailleuses.