La Saturn, la mal-aimée de SEGA, fête son quart de siècle
C’est en effet le 22 novembre 1994 que les joueurs japonais faisaient la queue devant leurs boutiques préférées pour tenter d’acquérir la dernière-née de l’écurie SEGA, la Saturn. Ils avaient le choix entre Virtua Fighter, Myst, TAMA, Mahjong Goku Tenjiku, Wan Chai Connection. Une maigre sélection qui s’étoffera bien vite.
Sur l’archipel elle connait un succès fulgurant. Les éditeurs tiers comme les joueurs se réjouissent de l’excellente performance 2D de la console et elle tient bien la barre malgré la PlayStation qui se pavoise avec son impressionnante 3D. SEGA propose en outre de remarquables productions qui montrent ce dont la console est capable. NiGHTS Into Dreams, Shining Force III, Clockwork Knight, Enemy Zero, Daytona USA, Dungeons & Dragons Collection, Panzer Dragoon, les bons jeux ne manquent pas.
Même l’arrivée de la Nintendo 64 ne la fera pas sourciller bien qu’en occident, il en aille tout autrement. C’est la console de Nintendo qui finira bonne dernière de cette génération au pays du Soleil Levant, la faute à des cartouches dispendieuses notamment.
De l’autre côté du Pacifique
25 ans plus tard, on s’en souvient avec nostalgie et amertume. En effet, aux États-Unis, la console devait sortir à l’origine le samedi 2 septembre 1995 (baptisé Saturnday en référence au Sonic 2sday) soit une semaine avant la PlayStation. Mais lors de la journée d’inauguration de l’E3 1995, le 11 mai 1995, Tom Kalinske, alors PDG de SEGA of America, annonce que la console est disponible dès maintenant pour 399 $. Cette avance surprise, réclamée par la maison-mère japonaise, n’aura pas du tout eu l’effet escompté. Les joueurs n’étaient pas prêts et certains venaient de se procurer un SEGA CD. Mais les revendeurs n’ont pas été prévenus non plus. Naturellement SEGA n’avait pas assez de consoles pour contenter tout ce beau monde. Certains, vexés de n’avoir pu obtenir de machines, refuseront purement et simplement de la vendre. C’est le cas notamment de KB Toys.
De plus, la ludothèque nord-américaine et encore plus européenne pâlira en comparaison de celle disponible au Japon. Les quelques jeux qui sortent, s’ils sont certes très bons avec par exemple de fidèles portages d’arcade, ne sont pas assez nombreux pour résister au rouleau compresseur PlayStation.
Au total elle se sera vendue à plus de 17 millions d’unités dont plus de la moitié au Japon.
Héritage
Désormais, la SEGA Saturn garde cette image d’éternel outsider qui aura fait de son mieux pour contenter les fans de SEGA. Mais sans jeu au hérisson à proprement parler (Sonic X-Treme sera annulé en cours de route) et avec une 3D de moindre qualité comparé à la PlayStation, il était difficile de faire autrement. Maintenant, les différents modèles japonais s’arrachent à prix d’or et il en va de même pour les jeux. Terminons en disant que, une fois n’est pas coutume, le meilleur émulateur de Saturn est sur… Mac!