J’ai vraiment essayé, mais Splatoon n’est pas pour moi

Un peu plus tôt ce mois-ci sortait Splatoon 3, le plus récent titre dans la franchise à succès de Nintendo. Développé par Nintendo EPD (les développeurs derrière The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Super Mario Odyssey), Splatoon 3 est une franchise de tir à la troisième personne nettement axée vers le jeu en ligne et le volet compétitif.

Et c’est là tout mon problème avec la franchise.

Je suis avant tout un amateur de jeux solo. J’aime me laisser absorber par un jeu, découvrir son histoire, son système de jeu, son monde… puis passer à autre chose.

Mais ce n’est pas ainsi que Splatoon 3 est conçu. C’est un jeu pour les passionnés qui passeront des centaines d’heures avec ce titre, tentant d’augmenter leur moyenne de victoire, participant à des Splatfests, défendant leur option préférée au sein de la communauté (le premier Splatfest nous demande de choisir ce qu’on apporterait sur une île déserte: de l’équipement, de la nourriture ou du divertissement).

Splatoon 3 est un jeu pour les mordus, qui seront prêts à jouer pendant des dizaines, voire des centaines ou des milliers d’heures pour avoir de nouvelles pièces d’équipement pour habiller leur personnage.

Bref, ce n’est pas un jeu pour moi.

Un mode solo qui rate la cible

Mais si je savais tout ça, pourquoi j’ai décidé de jouer à Splatoon 3?

Après tout, j’ai joué à Splatoon 2, et même si j’ai trouvé l’expérience agréable, je n’ai pas vraiment accroché. Pourquoi croire que ça serait différent?

Parce que Nintendo, dans ses Nintendo Direct, mettait énormémement l’accent sur le mode histoire, qui, semblerait-il, serait largement bonifié par rapport aux éditions précédentes.

Enfin, un mode solo costaud, me disais-je! J’y croyais, d’autant plus que le DLC de Splatoon 2, Octo Expansion, offrait exactement cela, et avait été bien reçu.

J’ai donc ouvert Splatoon 3, optimiste. Dès les premières images, mes espoirs semblaient être en voie de se réaliser. On retrouve notre personnage dans un espèce de désert post-apocalyptique. Il semble y être seul, abandonné, loin des villes bruyantes et colorées qu’on retrouve habituellement dans Splatoon.

J’ai créé mon personnage, me demandant ce que l’aventure me réservait, et… mon personnage a pris l’autobus, retrouvant la ville bruyante et colorée qu’on retrouve dans tous les Splatoon.

Bon.

Surtout un long tutoriel

Au final, malgré un petit vernis de plus, le mode solo de Splatoon 3 remplit sensiblement le même rôle que dans Splatoon 2; il s’agit d’un long tutoriel qui nous présente les différentes armes et mécaniques qu’on risque de rencontrer en jouant en ligne.

Ce rôle, le mode solo de Splatoon 3 le remplit très bien. Les missions sont variées, proposent souvent des défis amusants, et nous permettent de toucher à un vaste éventail de mécaniques. J’ai tenté de transposer mes apprentissages dans le mode multijoueur, et s’il me reste pas mal de croûtes à manger, j’ai quand même l’impression que le mode solo m’a aidé à saisir les bases du jeu.

Mais est-ce que c’est l’histoire captivante que les bande-annonces promettaient? Non, pas du tout.

En général, on nous donnera une arme ou un pouvoir particulier, et on nous demandera d’atteindre la fin du niveau en utilisant la dite arme. Il n’y a pas plus de contexte que ça. Voici une mitraillette, voici des ennemis, tue les ennemis et atteint la fin du niveau.

Fin.

Marier tutoriel et cinéma

Bien sûr, vous pourriez me dire que c’est moi qui ait tort de chercher un mode solo robuste dans un jeu multijoueur. À ça, je vous répondrais avec trois mots:

Call. Of. Duty.

Il n’y a pas de doutes que les joueurs de Call of Duty achètent leur copie annuelle pour jouer en ligne avec leurs amis et avec des étrangers.

Mais ceux qui s’aventurent dans le mode solo sont habituellement servis par une histoire somme toute intéressante, avec des personnages mémorables, des trahisons et des revirements de situation. Et les missions ne se contentent pas de nous donner un objectif à atteindre, sans contexte.

Dans Call of Duty, ces missions, qui sont tout de même conçues pour nous présenter les bases du jeu, sont enrobées de décors et de dialogues. On ne fait pas que nous présenter une arme silencieuse; on nous donne cette arme silencieuse dans une mission où ils faut s’infiltrer chez un espion.

On ne fait pas que nous donner une mitraillette parce qu’il faut apprendre à se servir de la mitraillette; on nous la donne dans une mission où les forces ennemies sont trop nombreuses alors que nous sommes encerclés en territoire ennemi.

Bref, c’est un peu plus captivant que le tutoriel que nous sert Splatoon 3.

Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que Splatoon me fasse réfléchir sur l’armement nucléaire ou qu’on doive sauver des prisonniers de guerre soumis à la torture. Il faut connaître son public.

Mais est-ce que Splatoon aurait pu cacher son tutoriel dans une aventure qui nous aurait donné l’impression de jouer dans un film?

Je crois que oui.

Les fans seront servis

Oui, ok, je suis un peu dur avec Splatoon 3.

Mais n’allez pas croire que c’est un mauvais jeu. Comme je l’ai dit plus tôt, ce n’est simplement pas un jeu fait pour moi.

Ceci étant dit, si vous aimez les jeux de tir en ligne, si vous êtes de nature compétitive, si vous aimez les jeux multijoueur et jouer en ligne avec vos amis, vous serez servis.

Les armes sont nombreuses et variées, le contenu riche (et appelé à croître pour les années à venir), et visuellement, jamais l’encre de Splatoon n’a autant eu l’air… d’être de l’encre.

C’est un beau jeu, au gameplay raffiné. Et si certains rapportent une connexion instable, je dois dire que de mon côté, je n’ai eu aucun problème dans les quelques heures que j’ai passées à jouer en ligne. Pas de ralentissement, pas de déconnexion, rien.

Mais pour ceux qui, comme moi, cherchent un scénario mémorable, mieux vaut passer son tour.