Si vous entrez chez moi, vous serez accueillis par une bibliothèque dont l’un des étages déborde de jeux de Switch.
Ce n’est pas que j’aime la Switch; c’est que les filles adorent les gars qui collectionnent les jeux vidéo.
Blagues à part, j’adore collectionner les copies physiques de jeux vidéo, mais je sais aussi que certains de mes amis, pourtant tout autant passionnés de jeux vidéo, ne peuvent s’empêcher d’écarquiller les yeux; pourquoi occuper tant d’espace dans mon (petit) appartement quand je pourrais mettre ces jeux sur une carte Micro-SD plus petite que l’ongle de mon index?
C’est que je fais partie d’une race d’irrésistibles gaulois qui continuent d’accumuler les pochettes de jeux à l’heure des services d’abonnement et des jeux digitaux.
Qu’est-ce qui peut bien nous motiver à garder toutes ces copies physiques de jeux vidéo?
Je tente de vous expliquer (même si l’explication est peut-être tout simplement que je suis fou).
1. Préserver les jeux
Il y a des centaines voire des milliers de films datant des débuts de l’histoire du cinéma qui ont été perdus à jamais, les bobines ayant été détruites. Pareil pour la télévision; 97 épisodes des premières saisons de Dr Who n’existent tout simplement plus, parce que la BBC a détruit les originaux.
Une tragédie, n’est-ce pas?
Pourtant, la même chose se passe avec les jeux vidéo, et on n’en fait pas de cas. Des jeux vidéo développés par Nintendo comme Super Mario 35 ont été retirés du marché, et il est très possible qu’on ne le revoie jamais.
Et encore là, Nintendo a probablement le code original de Super Mario 35, mais peut-on en dire autant de BS Super Mario, une version de Super Mario All-Stars diffusée sur satellite au Japon dans les années 90 et dont on ne trouve plus de trace? Qui sait.
Bref, ça fait mal de voir des jeux disparaître. Parlez-en à ceux qui s’arrachent des PS4 à des prix fous parce qu’ils ont une copie de P.T. sur leur disque dur.
Les copies physiques permettent de garder une copie du jeu, même si le jeu n’existe plus sur les serveurs des compagnies. Le eshop du 3DS va peut-être bientôt fermer, mais je vais garder précirusement ma copie de Codename S.T.E.A.M. (mais pas y jouer, faut pas exagérer non plus).
2. Vendre et échanger nos jeux
J’ai un ami qui achète beaucoup de jeux physiques, mais qui n’est pas du tout un collectionneur. En fait, je pense qu’il a horreur du fouillis.
Mais il achète ses jeux en bonnes vieilles copies physiques parce qu’il peut les revendre, ou les prêter à ses amis (allô!) Souvent, il achète une nouveauté, la complète rapidement, puis revend sa copie pour une dizaine de dollars de moins que le prix payé.
Tout le monde est content; lui, il joue à une nouveauté pour le prix de deux locations au club vidéo. Et la personne qui achète son jeu a accès à une nouveauté à prix réduit.
Et c’est aussi plaisant de pouvoir prêter ses jeux à ses amis. Je ne revends pas mes jeux, mais j’en prête régulièrement à mes amis, quand une expérience m’a particulièrement marqué et que je veux la partager avec un·e ami·e.
Toutes des choses qu’on ne peut faire avec une copie digitale.
3. Le plaisir de collectionner
C’est un plaisir très niaiseux, mais j’aime regarder ma collection de jeux. J’ai l’impression d’avoir un lien plus profond avec les jeux que j’ai choisi.
J’oublie constamment les jeux que j’ai dans ma collection Steam ou grâce à Xbox Game Pass. J’appuie sur télécharger, et je n’y repense plus jamais. Mais j’oublie plus rarement les jeux que je possède physiquement sur Switch. Je les ai choisis, je peux toucher leur pochette, admirer l’art, le manuel (oui, certains jeux offrent encore un manuel).
Et il n’y a rien que j’aime plus qu’aller chez un ami collectionneur et voir les jeux qu’il ou elle a choisi d’inclure dans sa collection. Ça en dit long sur la personne et sur ses goûts.
Beaucoup plus qu’une liste de téléchargements.
Les collectionneurs, des fous?
Comprenez-moi bien: je ne suis pas dogmatique. C’est très bien si vous préférez les copies digitales, je comprends l’attrait de pouvoir se promener sa Switch sans devoir traîner une poignée de cassettes.
Et je consomme également des jeux de façon digitale; j’adore mon abonnement Game Pass. Quand c’est un bon deal, c’est un bon deal.
Mais ça ne m’empêche pas d’espérer qu’on continue de produire des copies physiques de jeux vidéo. Je viens de m’acheter une nouvelle bibliothèque, et faut bien que je la remplisse.