Souvent, dans les GNs, les règles de «toucher» une autre personne, que ce soit pour la fouiller pour ses pièces d’or, voler un objet magique, ou encore pour attacher un prisonnier, sont très strictes, c’est au point où on ne la touche même pas. Selon moi, je crois qu’il existe de bien meilleures solutions.
J’ai survolé dans un autre texte ce qu’est un Grandeur Nature pour moi, mais je ne me suis pas étendu sur les règles générales de ceux-ci. Bien évidemment, les règles varient énormément, mais pour la majorité des GNs auxquels j’ai participé durant les 5 à 6 dernières années, une règle revenait très souvent; celle qu’il n’y a pas de contact physique avec une autre personne qui n’est pas « en combat ».
J’explique – Dans les GNs, lorsqu’une personne tombe morte, inconsciente ou autrement incapable de faire quoi que ce soit, il est possible de la voler, aussi connu sous le terme de « looter », comme dans tous bons jeux de rôle.
La règle écrite, c’est de demander à la personne si elle possède des pièces sur elle. Si elle te répond oui, tu prends les pièces dans sa bourse, ou tu attends que la personne « morte » sorte les pièces elle-même de sa bourse et te les donne. Évidemment, ceci détruit complètement l’immersion, car on ne demande pas à un mort s’il a de l’argent, on laisse le corps pourrir ou on vole le cadavre de toutes possessions.
Dans certains cas, il faut légitimement fouiller la personne. Ceci peut amener à des attouchements non consentants, et je l’ai moi-même vécu lorsqu’un autre joueur a passé sa main très proche de ma « bourse » pour voir si je cachais un objet dans mes pantalons «slack». Inutile de dire, ça m’avait bien surpris et après une petite discussion avec ladite personne, me faire dire « c’est les règles du GN », le message est passé pour moi; ce n’est pas le genre de système qui, de un, me rend à l’aise et, de deux, que j’ai envie de faire vivre à quelqu’un d’autre.
Le meilleur système que j’ai vécu à ce jour, c’était que la personne qui fouille le cadavre tâte un endroit spécifique du corps et, au bout de quelques secondes, demande s’il y a quelque chose de caché à cet endroit. Certes, il y avait une liste prédéterminée d’endroits, tels que les bottes, la ceinture (incluant la bourse d’or et les objets caché dans les pantalons), le torse, les gants, et le chapeau. Cela permet une « fouille » légère (environs 5 secondes) pour trouver des pièces d’or ou autres petits objets bénins, ou une fouille approfondie (15 secondes cette fois-ci) pour trouver des objets « cachés » à l’aide d’une capacité.
Dans le monde des GNs, du moins des GNs québécois auxquels j’ai participé, il n’y avait jamais de règle où il était question de sexe ou d’attouchements sexuels en jeu. En fait, bien souvent, on se faisait dire au «briefing» (un rappel ou éclaircissement des règles au début de chaque partie) qu’aucun attouchement sexuel ne serait accepté. Or, pour moi, cette règle était le standard. Oh! À quel point que je me suis trompé!
J’ai appris tout récemment après avoir jasé avec Elias Prudhomme (pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est une personne pour qui j’ai énormément de respect, qui non seulement s’y connait en long et en large à propos des GNs, mais qui est aussi un des génies derrière le Calendrier du GN) une manière toute simple de simuler le sexe ou les attouchements en jeu : placer les mains d’une certaine manière face à l’autre personne et, bien évidement de simuler des sons sexuels (si l’on simule des bruits de douleurs ou de peur, pourquoi pas de plaisir aussi?).
El m’a montré rapidement dans le Starbucks comment, en plaçant la paume ou le poing d’une certaine manière comparativement à celle de l’autre personne, dans quelle position ils sont, et si l’échange est consentant ou non. J’étais bouche bée à quel point que ce système était facile et simple, mais qu’il ajoute une toute nouvelle complexité aux GNs.
Ceci dit, je crois qu’il serait important pour les organisateurs et animateurs de prendre le temps de non seulement penser à la magie, au monde et aux histoires de leur Grandeur Nature, mais aussi aux interactions banales de tous les jours.