Naissance de la PlayStation, monument du jeu vidéo
Sans revenir sur la genèse de la console, il faut savoir que la PlayStation a eu une histoire tumultueuse sur laquelle nous reviendrons bien assez tôt. Il reste qu’elle a vu le jour le 3 décembre 1994 au Japon et qu’elle s’est rapidement retrouvée en rupture de stock. L’occident devra attendre septembre 1995 avant de pouvoir officiellement y goûter. À ce jour la PlayStation c’est 102,49 millions de consoles vendues, environ 4150 jeux uniques parus entre 1994 et 2006, une marque forte (et synonyme de qualité pour de nombreux joueurs).
Pour ce nouveau quart de siècle (car 1994 était décidément une sacrée année pour le jeu vidéo avec la sortie de WarCraft et de la Saturn cette même année), voyons ce qu’en pense l’équipe de jeux.ca.
Resident Evil
Pour Antoine Vinette-Lambert, l’homme derrière Il était une fois un jeu vidéo et de nombreuses excellentes chroniques, le succès de la PlayStation va de pair avec Resident Evil: « Je n’avais que trois ans quand la console est sortie et je n’ai que très peu joué à la version Classic mais je crois que le succès des 2 premiers opus de la franchise est lié au succès de la console de Sony et vice-versa. Sans la 3D et les CD de la PS1, il n’y aurait probablement pas eu de Résident Evil. » Il avoue ensuite ne jamais avoir joué à la première PlayStation et lui avoir préféré la Nintendo 64. Et ce n’est pas le seul!
Team N64
Sylvain A. Trottier, notre expert du jeu de société et le Ludologue, est lui aussi un inconditionnel de la Nintendo 64 mais la PlayStation aura tout de même fini par l’attirer: « J’ai aussi découvert la 3D avec la N64 (Super Mario 64, c’était quelque chose). Mais pour la PlayStation, c’était de jouer à Final Fantasy avec des amis sans tout comprendre (j’étais unilingue francophone)… Puis d’y rejouer genre 10 ans plus tard avec ma copine, son frère et un guide… « Wahh, j’avais manqué tout ça! » » Comme on le comprend. En parlant de Final Fantasy, c’est LA raison qui m’a fait pencher sur cette console.
Final Fantasy
Français de naissance, j’ai découvert Final Fantasy avec le VII, premier épisode sorti sur le Vieux Continent, et sur PC. Je voyais la PlayStation dans les magazines et bavais d’envie mais je n’ai pu sauter le pas avant 2001, alors que la PS2 était déjà là! Et bien que FF VII et VIII soient sortis du PC, ce n’était pas le cas du IX que j’ai attendu pendant longtemps. Voyant qu’il n’arrivait pas je me suis finalement procuré une PlayStation d’occasion et j’ai enfin pu jouer à FF IX et quelle joie! J’ai par la suite découvert toute la fabuleuse ludothèque de cette machine, parfaite pour l’amateur de JRPG que j’étais (et que je suis toujours) mais pas que.
La PlayStation c’est aussi Metal Gear Solid (avec une traduction et un doublage français uniques), Gran Turismo 2, Tekken 3, Tony Hawk’s Pro Skater 2 (même si je l’ai aussi découvert sur PC), Jet Rider/Jet Moto ou encore Street Fighter EX Plus Alpha. D’ailleurs j’y joue encore aujourd’hui, j’ai terminé pour la première fois Parasite Eve pas plus tard que la semaine dernière!
C’est également cette machine qui me conduira vers mon premier projet d’envergure en tant qu’écrivain: trois volumes sur la PlayStation dans lesquels j’avais la lourde tâche de décortiquer le hardware des différents modèles, de réaliser des entrevues avec les développeurs qui avaient participé à son succès (Lorne Lanning, Tommy Tallarico ou encore Charles Cecil), et des centaines de jeux testés. Bref la PlayStation c’est une console d’exception dont on ne dira jamais trop de bien.
Le « photo-réalisme » de la PlayStation
De son côté, Antoine Bordeleau, entre autres musicien de talent et réalisateur de notre extraordinaire podcast T’es pas mon genre, se souvient des graphismes de la console: « Ça faisait déjà un bout que j’avais une PS1 quand Gran Turismo 2 est sorti. Fan invétéré du premier sur lequel j’ai mis des heures incalculables, dès qu’il est sorti c’était une évidence qu’il fallait que je le loue une semaine pour y jouer avec mon voisin d’en face. Réalisation horrifiante, toutefois, au moment de starter notre marathon de GT2: ma carte mémoire était pleine, et on n’avait pas de sous pour aller en acheter une nouvelle.
Alors mon bon vieux OG PSX a roulé une semaine complète, sans interruption, le temps qu’on se ramasse avec un garage de malade et des premières places dans la plupart des tournois. Je me rappelle avoir été complètement époustouflé devant les graphiques «««« photoréalistes »»»» du nouvel opus de cette série intimement liée à l’histoire de PlayStation.
Après, la date fatidique est arrivée et on a dû aller rendre la copie au Vidéotron du coin. Les plus jeunes joueurs ne connaîtront jamais le sentiment de vide absolu que j’ai connu en retirant le CD de la machine, pensant à ces dizaines d’heures envolées dans le néant. Maudit que ça gossait, les Memory Cards. »