Suite au succès de l’excellent Slay The Spire (sans doute l’un de mes jeux préférés de tous les temps), nombreux sont ceux et celles qui ont tenté de l’émuler.
Ce mélange de deckbuilding et de rogue-lite est en effet addictif. Mais se lancer dans cette mêlée, c’est également se livrer aux comparaisons avec StS, et la barre est haute.
Ajoutez à ça que depuis la sortie de StS on a eu droit à Hades, un chef-d’oeuvre qui a révolutionné la narration dans les roguelikes.
Disons donc que la barre était haute pour Griftlands, un jeu qui mélange deckbuilding et roguelike mettant l’accent sur l’aspect narratif.
Mais c’était sans compter sur le talent de l’équipe de Klei Entertainment (Oxygen Not Included, Don’t Starve).
Un système à deux vitesses
La particularité de Griftlands est son système à deux decks. Vous disposez évidemment d’un deck de combat. Chacun des trois protagonistes a un style de combat propre.
Sal, la chasseuse de prime, a le style le plus simple, étant le personnage de départ. Vous serez incités à développer votre deck autour de l’option de faire saigner vos adversaires ou de les blesser.
Rook, quant à lui, est un espion qui compte sur ses pistolets qu’il peut charger pour plus de dégâts.
Finalement, Smith, un fils de riche alcoolique, a un style de combat orienté autour de la consommation d’alcool et l’auto-destruction. Charmant.
Mais ce n’est pas tout. Chacun de vos protagonistes dispose également d’un second deck, le deck de négociation.
Dans la plupart de vos quêtes, vous aurez l’option de tenter de charmer vos adversaires afin d’éviter des affrontements, de réduire leurs défenses pour les affrontements à venir, ou parfois pour les manipuler afin qu’ils agissent en votre faveur.
Ce système unique ajoute plus d’options stratégiques, plus de dénouements possibles à vos quêtes, mais également plus de complexité, puisque vous devrez prendre soin de développer vos deux decks distincts.
Les fins mots de l’histoire
L’autre façon dont Griftlands se distingue est par son emphase sur l’aspect narratif.
Slay the Spire, malgré toutes ses qualités, a une histoire assez simple; vous tentez d’aller au coeur du Spire et de tuer la créature qui s’y trouve. Fin.
Griftlands a commencé son développement comme un JRPG plus traditionnel, et ça paraît. Si la quête de base est toujours la même à chaque partie (par exemple, Sal veut assassiner la criminelle qui l’a vendue en esclavage), les façons d’y arriver changent à chaque partie.
On vous proposera des quêtes changeantes (vous allier avec une autre faction, assassiner un personnage clé, etc.), et la façon de résoudre ces quêtes vous appartient : allez-vous trahir la personne qui vous a embauché? Allez-vous choisir de garder le butin pour vous et mentir à votre employeur? Allez-vous prendre le côté du syndicat ou des patrons?
Les avenues sont nombreuses, et rendent chaque nouvelle partie intéressante. Évidemment, vous pouvez aussi augmenter le niveau de difficulté après chaque victoire, question d’ajouter un peu de durée de vie.
Et si au contraire, vous ne cherchez pas nécessairement un défi, mais que vous souhaitez surtout découvrir l’histoire, le jeu propose également un mode narratif qui réduit au maximum le niveau de difficulté.
Quelques fausses cartes
Vous l’aurez deviné, Griftlands m’a séduit (spoiler!) Mais ça ne veut pas dire que le titre ne fait aucune erreur.
Là où Griftlands s’égare le plus est au niveau de l’interface. Ça vous prendra plusieurs parties avant de vraiment saisir ce qui se trouve à l’écran.
Et encore là, même après une dizaine de parties et tout autant d’heures de jeu, il arrivait que je ne comprenne pas tout à fait ce qui se passait lors de certains affrontements.
Bien sûr, plusieurs systèmes s’empilent, mais Griftlands aurait eu intérêt à clarifier son interface.
Les contrôles n’aident en rien. Il faut enfoncer toute une série de touches pour observer les modificateurs qui affectent notre personnage et nos adversaires, et il faut encore une fois toute une série de manipulations pour voir quel adversaire attaquera quel personnage. Et il arrivait que l’interface semble patauger un peu, me forçant à revenir en arrière et recommencer mes commandes.
J’ai joué sur Switch, et il aurait été apprécié que les développeurs tirent partie de l’écran tactile pour afficher les informations, par exemple.
La phase de résolution
Mis à part quelques inconforts au niveau de l’interface, Griftlands réussit à se démarquer dans un genre déjà bien garni.
Avec son style visuel attrayant, son emphase sur l’aspect narratif et son gameplay unique à deux decks, Griftlands offre une expérience qui vaut le détour dans les confins poisseux de la galaxie.
Note: un code (Switch) nous a gracieusement été remis par l’éditeur.
Verdict
Les plus
- Un gameplay qui se démarque
- Un look visuel réussi
- Une liberté de choix unique dans le genre
Les moins
- Une interface et une prise en main un brin complexes