Critique : Metroid Dread

Il s’en est passé du temps depuis un opus original pour notre héroïne galactique favorite, Samus Aran. Metroid Dread est le deuxième jeu de la franchise développé par le studio espagnol MercurySteam. Après avoir prouvé son talent avec l’excellent Metroid: Samus Returns sur 3DS en 2017 (un remake de Metroid II sur NES), le studio a obtenu la bénédiction de Nintendo pour créer une suite de Metroid Fusion, un épisode cher aux fans sorti à l’origine sur Game Boy Advance en 2002.

L’histoire de Metroid Dread prend place 20 ans après les événements de Fusion. Samus et la Fédération Galactique croient avoir exterminé la menace metroïde une fois pour toutes. Toutefois, une étrange transmission en provenance de la planète ZDR indiquerait la présence des parasites X là-bas. Ce parasite originaire de la planète SR388 est extrêmement hostile et peut changer de forme en un clin d’oeil, ce qui pose une menace pour toute la galaxie. La Fédération décide donc d’envoyer des E.M.M.I. (Explorateurs Mobiles Multiformes Interplanétaires) sur ZDR, mais ils cessent de transmettre leur signal peu après leur arrivée. Samus Aran prend le relai, elle qui a déjà été infectée par le parasite X et y a survécu après l’injection d’un vaccin métroïde.

metroid dread spaceship

Peu de temps après son arrivée sur ZDR, Samus est confrontée à ce qui semble être un puissant guerrier Chozo métallique. Un court duel s’en suit et la protagoniste ne fait pas du tout le poids face à cette créature mystérieuse. Le guerrier surpuissant laisse Samus pour morte, elle qui devra récupérer ses pouvoirs dans l’espoir de retrouver le coupable. Plusieurs questions se posent, la première étant pourquoi ce vilain nous a laissé sain et sauf. Le scénario de Metroid Dread est on ne peut plus classique pour la série. C’est un prétexte pour nous faire perdre nos pouvoirs et explorer une planète, mais j’ai quand même apprécié l’intrigue.

metroid dread chozo warrior

Au niveau gameplay, MercurySteam a créé une expérience incroyable. Les contrôles sont sublimes; précis, simples à comprendre et avec des fonctionnalités variées. Samus peut viser avec une mire laser, sauter, glisser, tirer des missiles, tirer du laser. Elle récupère des pouvoirs classiques comme de se mettre en boule (Morphball) pour naviguer dans des passages étroits. D’autres pouvoirs sont plus originaux, par exemple les habiletés activées avec la jauge spéciale Aïon. La première de cette catégorie est la combinaison fantomatique qui permet de se camoufler dans l’environnement et ainsi éviter les E.M.M.I. hostiles qui sont à votre recherche.

Metroid Dread contient plusieurs zones où ces robots meutriers ont élu domicile. S’ils vous attrapent, c’est une mort (presque) assurée. La mécanique rappelle beaucoup SA-X de Metroid Fusion qui nous pourchassait dans la station spatiale en orbite de la planète SR388. La tension vécue lors de ces séquences est palpable; les habiletés Aïon aident à éviter ces confrontations ou à déguerpir. Je suis mort plus souvent que j’ose l’admettre, trop imprudent ou pressé. Je prenais des risques et j’ai été puni pour ne pas mieux m’adapter aux situations. Ce qui touche un autre point du jeu : sa difficulté. Pour une fois, j’ai aimé le degré de difficulté proposé dans un jeu Metroid. Les développeurs ne se gênent pas de nous présenter l’écran Game Over. Les boss, mais aussi les ennemis normaux eposent un bon défi. Rien de frustrant, car Samus a un arsenal conséquent pour faire face aux situations périlleuses sur ZDR. Et si vous échouez, vous apprendrez de vos erreurs, car rien n’est insurmontable.

metroid dread emmi

Metroid Dread est un parfait équilibre entre le gameplay classique de la franchise et une vision un peu plus audacieuse. C’est tout de même osé de créer une suite directe à Fusion près de 20 ans après la sortie du jeu et toujours en 2D par-dessus le marché. Précisons qu’il y a des éléments 3D, notamment pendant les cinématiques du jeu. MercurySteam a réalisé des transitions fluides qui s’intègrent à merveille dans le jeu, un véritable coup de génie je dirais. Ce sont des moments agréables qui diversifient l’expérience de belle façon.

Metroid Dread est l’un des meilleurs jeux de l’année sur Nintendo Switch. J’avancerais même que c’est un candidat pour le jeu de l’année, toutes plateformes confondues. Le jeu répond de belle façon à l’attente qui semblait sans fin pour les fans de la série qui réclamaient un nouvel opus 2D depuis deux décennies! MercurySteam a prouvé sa parfaite maîtrise de l’univers Metroid, appuyé par un gameplay savant et accrocheur qui m’a complètement bluffé. Le tout dans une présentation sublime digne des plus grandes productions de notre industrie, que ce soit sur le plan visuel, audio ou technique.

Le seul bémol est une durée de vie encore trop courte pour ce Metroid Dread, qui se termine en 8 à 10 heures. Oui, il y a quelques extras pour les fans qui désirent pousser l’expérience à 100 %, mais rien de notable. Et je dirais qu’ils n’en valent pas vraiment la peine : des illustrations. Pardon, c’est tout? Malheureusement oui! Si vous complétez le jeu à Difficile, vous aurez droit à une belle illustration. Idem pour avoir complété des zones à 100 %. Note aux studios : c’est moche. Il y a tant d’options possibles et c’est ce qui nous est offert. Dommage.

Verdict

Les plus

  • Une présentation soignée
  • Des contrôles parfaits
  • Un bon défi
  • Des boss mémorables

Les moins

  • Un peu court
  • Des extras qui n’en valent pas le coup

Note finale

9 / 10