C’est la guerre! Novo Slava se fait envahir par les troupes de Garmoniya. L’armée de Ruthenia est submergée et rapidement dépassée. C’est dans ce contexte que vous incarnez trois survivants. Left Alive peut commencer.
Qu’est-ce qui cloche dans Left Alive?
Assassiné par nos confrères aux quatre coins du globe, Left Alive est un jeu problématique. Nous avons pu y jouer et allons tâcher de retranscrire nos impressions de manière aussi objective que possible.
Dans ce jeu d’action à la troisième personne, vous incarnez tour à tour 3 personnages. Un jeune soldat du nom de Mikhail Shuvalov, une policière, Olga Kalinina et un résistant, Leonid Ostermann. Par ailleurs si le character design vous est familier, c’est normal puisque c’est nul autre que Yoji Shinkawa qui occupe ce poste. Pour rappel, il est le character designer attitré de Metal Gear Solid. La comparaison avec la série d’Hideo Kojima ne s’arrête d’ailleurs pas là.
Left Alive est également issu de l’univers de Front Mission, série de Tactical RPG que Square Enix avait fait imploser avec un affreux épisode Kinect. Cette nouvelle tentative incomprise risque de ne pas arranger les choses
Les contrôles
Mais reprenons. On démarre avec le jeune Mikhail. Le soldat voit sa ville dévastée et il est littéralement laissé pour mort dans une cité où grouillent des dizaines de soldats ennemis. Il lui faudra alors faire preuve de discrétion pour ne pas alarmer les soldats ennemis. C’est ainsi que l’on est confronté à la rigidité des contrôles de Left Alive. On a l’impression de se retrouver au début de la génération précédente, à un moment où les conventions en termes de contrôles ne sont pas encore bien établies et où chacun y va de ses combinaisons. Ce serait bien mais on est en 2019 pas en 2009. Metal Gear Solid V est passé par là depuis tout comme Horizon Zero Dawn et Hitman pour ne citer que les licences d’infiltration les plus marquantes de ces dernières années.
Mais Left Alive n’en fait qu’à sa tête et mélange allègrement contrôles de TPS et de FPS. Par exemple comme dans n’importe quel Call of Duty, il suffit d’appuyer sur Triangle pour changer d’arme. Mais à l’inverse, pour courir, le jeu de Square Enix demande d’appuyer sur R1. Si vous appuyez sur le joystick gauche comme dans celui d’Activision, vous allez plutôt vous accroupir…
Mais le plus gros manque de Left Alive qui se targue de donner dans l’infiltration est l’absence totale d’action contextuelle pour éliminer un ennemi silencieusement. Oui, on ne peut pas supprimer un ennemi simplement, par pression sur un bouton comme tant d’autres nous ont habitués jusque là. Mais nous allons tenter de le justifier plus bas.
Il faut donc se faire à ces contrôles d’un autre temps. La pente est ardue, on peste souvent lorsque l’on tente de se mettre à couvert et que notre personnage décide de faire une roulade et de se retrouver sous le feu létal de l’ennemi.
Un côté role-play très réussi
Cela étant dit, nous devons défendre ce jeu qui propose de très bon arguments. Le premier c’est son côté role-play. Le plus gros reproche que l’on a pu lire çà et là concerne la difficulté. Nous sommes d’accord. Même en « Light », niveau le moins élevé, chaque rencontre peut être fatale (un patch pourrait sûrement corriger le tir). Mais dans ce cas, pourquoi encense-t-on Dark Souls et descend-on Left Alive? Les contrôles y sont pour quelque chose mais pas que.
Changeons quelque peu de perspective. Ayons un peu d’empathie et plaçons nous dans les chausses de nos héros. C’est la guerre. Les ennemis sont toujours plus nombreux que nous et surtout armés jusqu’aux dents quand nous n’avons qu’un inventaire très limité. Tout est donc logique. Nous n’incarnons pas des soldats surhumains comme dans Metal Gear Solid ou des agents surentrainés comme dans Hitman. On incarne avant tout des citoyens de Ruthenia qui tentent de survivre face à l’envahisseur. Ce dernier n’implique pas qu’une infanterie. Les Wanzer de la série sont de la partie. Mais on se trouve le plus souvent en face de leurs canons. Autant dire qu’on ne fait pas long feu.
De plus, hormis les armes, on peut concevoir des gadgets, au moins aussi facilement que dans The Last of Us. Ces derniers nous seront grandement utiles pour détourner l’attention des ennemis ou déclencher des pièges à distance.
En cela, Left Alive réussit haut la main. Il nous faut donc faire preuve d’une discrétion de tous les instants chaque instant. Chaque excès sera fatalement sanctionné d’un Game Over brutal. Le bruit sera également prendre en compte et il ne s’agira pas de courir dans tous les sens en espérant ne pas être repéré. On ratera souvent, on recommencera en tentant d’emprunter une autre route. D’ailleurs, une mini-map n’aurait pas été de trop. Mais, à nouveau, le fait que nos héros doivent consulter leur menu pour voir la carte renforce d’autant l’immersion.
Techniquement dans la moyenne
Oui nous avons vu des jeux bien plus beaux que Left Alive mais aussi bien pires! Le jeu d’infiltration de Square Enix pêche par bien des points mais la technique n’en est pas un. Les chutes de frame rate sont tout aussi fréquente que dans Kingdom Hearts III. Très sombre, le jeu utilise à merveille la lumière et les indications à l’écran sont plutôt bien trouvées. En ceci, il nous rappelle Metal Gear Solid V quand bien même ce dernier date de 2015. Left Alive est en retard et tient la route… même si l’on a dû noter un crash de notre PS4 alors que l’on contrôlait un Wanzer dans le tout premier chapitre. La bande son est tout aussi réussie sans atteindre ces modèles.