Critique : Gran Turismo 7

Pour ses 25 ans, la série Gran Turismo voit grand. Polyphony Digital a créé une simulation de course de haute voltige qui convaincra tant les novices que les pros du volant.

Une lettre d’amour à l’industrie automobile

Tel que le déclarait en février Kazunori Yamauchi, producteur de la série Gran Turismo, le septième volet principal de cette franchise avait comme but de faire découvrir à un maximum de joueurs le plaisir de conduire, la culture automobile.

Pour ma part, c’est mission réussie. De la (longue) vidéo d’introduction à la présentation soignée de Gran Turismo 7, on prend goût à la découverte. Loin d’être un expert en la matière, je me suis pourtant senti poussé à en apprendre plus sur les différents véhicules, leur histoire ou encore les marques associées.

La touche humaine de cette simulation a certainement joué un rôle dans mon appréciation des missions de départ. De la visite d’un concessionnaire à celle du café local, tout est bien pensé. Preuve que les développeurs avaient envie de nous faire goûter à toutes les saveurs du monde automobile, différentes cartes de menu nous sont suggérées pour progresser dans le jeu.

Les joueurs plus expérimentés pourraient être agacés par ce « tutoriel » qui n’en est pas vraiment un. Gran Turismo 7 est une expérience lente au départ qui vient marteler le fait de savourer chaque moment à bord des nouveaux bolides. Par contre, cet entêtement à guider l’action donne une impression pédagogique plutôt que de jeu libre.

Une prouesse technique

Depuis ses débuts sur PlayStation, la série Gran Turismo a toujours repoussé les limites en matière de technologie. Même si ce septième volet principal est offert à la fois sur PlayStation 4 et PlayStation 5, on remarque tout de suite le bond impressionnant par rapport à la génération précédente.

J’ai eu la chance de tester cette simulation de course sur PlayStation 5. La manette DualSense élève l’expérience de jeu et contribue énormément à l’immersion. Non seulement le freinage et l’accélération de chaque voiture sont uniques, mais nous sentons aussi tous les détails sur la piste, en particulier les surfaces. Cet aspect, couplé à la présentation visuelle renversante en 4K (2160p) 60FPS, fait de Gran Turismo 7 une simulation des plus réalistes.

Le ray tracing, quant à lui, est limité à deux modes accessoires (Scapes et Replays). Même s’il est un peu décevant de ne pas pouvoir profiter de cette technologie dans le feu de l’action, au moins Polyphony Digital a pensé l’inclure pour les joueurs désireux d’immortaliser leur parcours dans Gran Turismo 7 de façon ultra réaliste.

Bien entendu, l’aspect technique va au-delà du visuel. Il est possible de modifier chaque voiture et d’obtenir un aperçu en temps réel de ses performances, ce qui devrait combler les amateurs de tuning. Le détail à ce niveau est tout simplement hallucinant, au point de s’y perdre si vous ne savez pas trop ce que vous faites. Heureusement, c’est facultatif, donc si vous n’avez pas envie de jouer dans les paramètres de votre voiture et préférez conduire la tête légère, Polyphony Digital vous le permet.

GT Sport

En plus d’un mode solo robuste qui fera le plus grand plaisir des amateurs de course, Gran Turismo 7 incorpore un important volet multijoueur qui était connu en tant que GT Sport par le passé. Cette facette du jeu est selon moi la moins réussie pour plusieurs raisons. La principale est que de trouver une partie et participer à un événement est très fastidieux. J’ai souvent attendu plusieurs minutes à me « réchauffer » sur la piste sans que l’événement ne se déclenche faute de joueurs.

Je ne suis pas en train de dire que la population des serveurs de Gran Turismo 7 n’est pas suffisante; plutôt, les salles d’attente ne sont pas optimales. Un autre problème, c’est le culot de Sony d’offrir des microtransactions jusqu’à 1200 % plus dispendieuses que dans GT Sport à l’époque… une fois la plupart des critiques déjà formulées à l’égard du jeu. C’est une tactique malhonnête qui se voit de plus en plus dans l’industrie, et franchement décevant de la part d’un éditeur comme Sony.

Aussi, si vous avez l’intention de sauter immédiatement dans le mode multijoueur, Polyphony Digital ne le permet pas : vous devrez au préalable compléter plusieurs missions solo afin de vous familiariser avec Gran Turismo 7. Encore une fois, c’est un peu trop guider l’action à mon goût, surtout pour une franchise qui souligne ses 25 ans. On oublie vite ce petit irritant une fois en piste, et des défis quotidiens tiendront les pilotes intéressés à plus long terme (en plus des contenus supplémentaires promis par les développeurs).