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Elden Ring va vous faire souffrir, pester et jurer mais va aussi vous éblouir
Comme souvent je vais vous raconter ma vie pour commencer et planter le décor. J’ai découvert les jeux vidéo grâce à mon cousin Mathieu, de huit ans mon aîné. C’est lui qui m’a transmis sa passion pour ce médium via son Amiga 500, puis sa Game Boy et enfin son PC. C’est lui qui m’a fait découvrir l’émulation et Tales of Phantasia.
Mais surtout, alors que je lui rendais visite en 2006, je l’ai trouvé en train de jouer à Shadow of the Colossus. Alors qu’il avait noté ma curiosité, il m’a dit : « Tu vois les montagnes, là-bas ? Eh bien tu peux y aller. Tout ce que tu vois, tu peux t’y rendre. » Ça m’a littéralement scotché ! Surtout quand j’y ai joué par la suite. Si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce qu’Elden Ring s’approprie cette idée de la meilleure des manières.
Elden Ring est un successeur spirituel de la série des Souls mais en monde ouvert cette fois-ci. C’est le même studio, From Software, qui en est à l’origine. Sauf que pour ce jeu précis, les développeurs japonais ont fait appel à un éminent créateur de monde : George R.R. Martin, l’auteur des romans de la série du Trône de fer (ou Game of Thrones en anglais ou même plutôt A Song of Fire and Ice).
Comme dans tous les jeux de la série, et Bloodborne pour ne pas l’oublier, vous allez souffrir mais vous allez progresser. Vous allez pester, mais vous allez vous émerveiller. Vous allez jurer mais vous allez être ébloui. En effet, le monde créé par l’écrivain est fascinant. La richesse des décors, de même que leur variété, est tout simplement hallucinante. C’est bien simple, on découvre sans cesse des nouvelles choses au fil de la partie.
Une atmosphère pesante
L’ambiance, ou devrais-je dire les ambiances sont particulièrement réussies. Tout le jeu est très pesant. C’est très sombre et glauque dans l’esprit même lorsqu’il fait grand jour. On croise très souvent des cadavres tout comme on peut voir les derniers instants d’autres joueurs. Le monde des Lands Between est immensément vaste mais jamais vide.
À l’image de The Legend of Zelda Breath of the Wild, il y a toujours quelque chose à faire. Bien que cette comparaison soit éculée, elle reste néanmoins pertinente tant les deux jeux se rejoignent sur ce point. Mais les similitudes s’arrêtent là car Elden Ring est bon contrairement à la production de Nintendo qui renie ses origines dès qu’elle le peut.
Puis, bien qu’on croise des animaux non hostiles et quelques PNJ çà et là, on se sent invariablement seul. Ce sentiment de solitude est par ailleurs renforcé par la topographie et l’architecture : on est souvent entouré de falaises à pic, on remarque très vite ces immenses châteaux, églises en ruines ou même des monstres gigantesques qui peuplent ce monde désespérément triste tout en étant d’une violence redoutable.
On ne ressort pas indemne de chacune de nos parties. Cet effet de déprime est également renforcé par la musique lancinante pour les phases d’exploration. Précisons d’ailleurs que c’est ce qui nous occupe la majeure partie du temps. On visite les alentours à la recherche de trésors, d’armes et autres objets de quête. Certains impliquent des combats mais pas forcément. D’autant plus que lorsqu’on se met en position accroupie en appuyant sur le stick gauche, on peut passer derrière les ennemis sans se faire détecter. Très pratique pour continuer notre exploration seul sous la pluie battante.
Mais les combats sont néanmoins très présents et sont bien plus stratégiques qu’il n’y parait.
En garde !
Tout comme dans les autres productions contemporaines de From Software, les combats d’Elden Ring sont intenses, violents et souvent fatals. Le moindre squelette peut vous tuer en quelques coups (voire un seul) si vous ne faites pas attention et ne maitriser encore pas l’art de la roulade. En effet, esquiver ou parer si on a un bouclier est vital. Il convient d’observer les patterns des ennemis surtout des boss si on veut espérer sortir vainqueur des affrontements et récupérer de précieuses runes, ressources essentielles pour monter de niveau ou acheter des objets.
On a la possibilité de verrouiller l’adversaire pour toujours l’avoir dans sa ligne de mire. Ainsi même lorsqu’on évite son attaque, notre personnage se retourne automatiquement et on peut lui asséner une série de coups bien sentie. Par ailleurs, comme dit plus haut, on peut aussi se la jouer furtif et abattre un coup critique sur un ennemi qui ne s’en doute pas. De plus, il est possible de stupéfier (stagger) son opposant après une série de coups. Ce dernier va rester sonner quelques secondes, le temps de lui infliger un autre coup critique. C’est très satisfaisant quand ça fonctionne.
En effet, Elden Ring est tout de même capricieux. Il faut jouer selon ses règles et la moindre déviation peut entraîner la mort, parfois injustifiée. Non Elden Ring n’est pas un jeu parfait quoiqu’en disent certains. Combien de fois suis-je resté bloqué par un caillou? Ou j’ai appuyé sur le bouton d’esquive mais apparemment trop tard puisque je me suis pris le coup et la roulade s’est effectué après. C’est un peu comme un bullet-hell en 2D où l’on doit éviter les projectiles au pixel près. Mais dans Elden Ring on peut progresser et améliorer son personnage, heureusement.
Un système de progression satisfaisant
On commence Elden Ring en choisissant sa classe parmi les dix disponibles :
- Hero
- Bandit
- Astrologer
- Warrior
- Prisoner
- Confessor
- Wretch
- Vagabond
- Prophet
- Samurai
Chacune propose des statistiques différentes de même qu’un niveau de départ différent. Certaines classes commencent au niveau 9 tandis qu’une autre commence au niveau 1. Les attributs sont différents de même que l’équipement de départ. Puis on peut choisir un accessoire que l’on conserve pour la partie.
Lorsqu’on bat un monstre, on récupère des runes. Elles ont un fonctionnement similaires aux souls de Dark Souls. Elles servent autant à payer un marchand qu’à monter de niveau. En effet, c’est ainsi que fonctionne la progression dans Elden Ring. On active un Site of Grace, on choisit l’option de montée de niveau puis on sélectionne l’attribut à augmenter parmi la force, l’endurance, l’intelligence ou encore la dextérité.
Si au départ c’est un peu laborieux, on découvre vite des endroits avec des monstres qui offrent un bon paquet de runes. On peut alors vraiment se construire son personnage à son image. Les attributs sont également importants pour l’équipement que l’on choisit. Tout comme dans Diablo, certaines armes requièrent un certain niveau de force pour être maniées par exemple.
Lesdites armes et boucliers peuvent également être améliorés et renforcés à certains endroits. Moyennant des runes ainsi que certains objets spécifiques, on peut transformer son épée de base en machine à tuer des monstres.
Mais on n’est jamais à l’abri de la mort qui nous retire toutes nos runes durement acquises. Heureusement, on a la possibilité de les récupérer en se rendant à l’endroit de notre trépas. Mais si on meurt de nouveau entre temps, alors elles sont perdues à tout jamais.
Des explications ? Où ça ?
Contrairement à la majorité des jeux actuels, Elden Ring ne nous prend par la main que très légèrement. Pour prendre une image, le jeu de Hidetaka Miyazaki nous prend par la main près d’un gouffre et nous y balance après nous avoir vaguement expliqué les rudiments du titre.
C’est ainsi qu’on découvre des évidences au bout de cinq heures de jeu. Dans mon cas, c’était la course. Je trouvais que mon personnage se déplaçait plutôt lentement, surtout lorsque je devais fuir un monstre. Puis j’ai eu l’idée de maintenir Rond et là surprise! Mon personnage se met à courir. Ce n’est expliqué nulle part.
Ou bien citons les Ashes of War. Au bout de quarante heures de jeu, je ne vois toujours pas l’intérêt de les utiliser probablement parce que je ne comprends toujours pas comment ça marche. En gros, il s’agit d’enchantements que l’on place sur ses armes et boucliers pour gagner des coups spéciaux mais au détriment des statistiques. Je préfère taper plus fort, merci bien.
Mentionnons également les potions. Au départ on a deux potions de soin et une potion de magie. Mais c’est à force d’expérimentations que j’ai découvert que je pouvais avoir trois potions de soin et délaisser la magie. Utile, sachant que mon personnage est un bandit qui tape fort. Ou bien que les golden seeds qu’on trouve sous les petits arbres dorés permettent d’augmenter son stock de potions.
Il ne faut donc pas hésiter à tester toutes les possibilités, à visiter tous les menus, à expérimenter. La plupart du temps, c’est sans risque. Mais faites attention quand même.
Un classique en devenir
En tout état de cause, Elden Ring est un classique en devenir. Il n’y a qu’à voir comment il a accaparé l’attention des joueurs. C’est bien simple, si vous allez sur les réseaux sociaux, et Twitter en particulier, vous verrez que Elden Ring a tout éclipsé : Horizon Forbidden West sorti une semaine auparavant, GRID Legends sorti le même jour, Elex II, Martha is Dead, la mise à jour next-gen de Cyberpunk 2077. On dirait que rien d’autre n’a d’importance excepté le conflit russo-ukrainien bien évidemment.
Ajoutons qu’Elden Ring est plus approchable que ses aînés pour la simple et bonne raison que c’est un monde ouvert. On peut donc fuir vers d’autres contrées, trouver des ennemis plus accessibles à notre niveau. En parlant d’accessibilité, le jeu de From Software en manque. Aucune option pour les personnes atteintes de daltonisme ou autre trouble visuel. C’est dommage. Je vais mentionner également l’absence d’options capillaires pour les personnes noires lors de la création de personnage. C’est un détail, mais qui trahit l’intérêt que portent les développeurs envers les personnes non blanches
Elden Ring est disponible dès maintenant sur PC via Steam, PS4, PS5 (version testée), Xbox One et Xbox Series X|S.