Critique de lancement – Babylon’s Fall

Babylon’s Fall, l’erreur de parcours de Platinum Games

Depuis sa création en février 2006, Platinum Games est devenu synonyme de jeux de qualité : Bayonetta, Metal Gear Rising Revengeance, The Wonderful 101, NieR:Automata, Vanquish. Eh bien, ce sans-faute prend fin ici et maintenant avec la sortie de Babylon’s Fall.

Annoncé à l’E3 2018, Babylon’s Fall avait de quoi faire rêver : une collaboration entre Square Enix et Platinum Games, deux studios japonais d’envergure. Mais plus les mois ont passé, moins l’engouement était présent. Pour ma part, le couperet est tombé lorsqu’on a vu pour la première fois le jeu en action en 2019. Le design générique et les combats mous façon Godfall de Gearbox ne me disaient rien qui vaille. J’avais malheureusement raison même si c’est pire que ce que je pensais.

Disponible dès maintenant, le jeu d’action de Platinum cache en fait un MMO mal conçu, imbitable et inintéressant au possible. Ce n’est pas pour rien qu’il n’a compté que 650 joueurs simultanés sur Steam lors de sa sortie le 3 mars. Il a depuis augmenté ce compteur à 1 166 utilisateurs. En comparaison, Marvel’s Avengers que Square Enix a considéré comme un échec a culminé à 28 000 joueurs simultanés le jour de sa sortie.

Mais alors qu’est-ce qui pose problème dans Babylon’s Fall? Beaucoup de choses.

Tout ce qu’il ne faut pas faire

Babylon’s Fall est donc un Action RPG dans la plus pure tradition des jeux de Platinum Games. Mais dès le départ, le titre est conçu comme un jeu service comme For Honor par exemple. Sauf que dans le cas présent, on est assailli de micro-transactions de toutes parts alors qu’on vient à peine de finir le didacticiel. Premier carton jaune.

Puis on découvre les dialogues et l’histoire… et c’est insipide. Si les doublages japonais sont de bonne facture, j’ouïs dire que c’est une véritable blague en anglais. Je ne peux pas dire que je trouve cela étonnant. La chute de Babylone est un fait réel qui s’est produit en 539 av. J.-C. qui marque la fin de l’empire néo-babylonien. C’est un événement si important qu’il fait partie de la Bible et du Tanakh, romans de choix des religions juives et chrétiennes.

Mais au delà de la ville et de l’ambiance vaguement oriental, les comparaisons s’arrêtent ici. On incarne un prisonnier d’un empire qui devient un Sentinel capable de manier des armes physiques et spectrales. On est donc tout désigné pour remplir des missions calqué les unes sur les autres.

C’est long

Après de longs dialogues (que l’on peut heureusement passer) pour poser la soi-disant intrigue, on se retrouve avec une interface remplie qui laisse à peine assez de place au jeu lui-même. C’est vrai que c’était important de savoir que des joueurs qu’on ne connait ni d’Ève, ni d’Adam ont accepté une mission.

On fait donc des allers-retours jusqu’à ce qu’on se retrouve devant le tableau des missions. Le jeu peut enfin commencer. Enfin presque car on doit valider de multiples fois comme si on achetait une maison. Et là, c’est le drame.

Les structures des missions sont toutes identiques! On arrive à un endroit, on avance, on se retrouve dans une grande salle, un combat se déclenche, on défait les ennemis, et on répète la manœuvre. C’est tout simplement nul.

Avec Elden Ring en face, force est de constater que Babylon’s Fall n’est pas inspiré en matière d’affrontement. On peut attaquer (attaque normale, attaque forte), esquiver et utiliser nos armes spectrales. Mais les ennemis, à l’instar des Gardiens de la Galaxie, sont des sacs à PV et allongent artificiellement la durée de vie. Si encore l’expérience était intéressante je ne dis pas, mais c’est très loin d’être le cas. En plus la caméra est trop éloigné pour qu’on puisse en profiter.

À moins donc d’un miracle et d’une refonte totale du jeu, tenez-vous loin de Babylon’s Fall. Profitez plutôt de jeux gratuits qui permettent de faire la même chose : Black Desert Online, Final Fantasy XIV, Dauntless, le choix ne manque pas.